23/12/07

Dimanche 23 décembre : Ici le Parlement. Malgré le gouvernement « adecco », rien n’est résolu en matière sociale, environnementale ou démocratique.



Bonjour à tous!
Grâce aux moyens technologiques modernes ;-), je vous écris en direct depuis mon banc dans l'hémicycle de la Chambre (en haut, un peu à gauche quand on regarde d'en bas) pour un commentaire en direct sur cette séance "extraordinaire".

Pour la première fois depuis très longtemps, le Parlement se réunit donc un dimanche. À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle évidemment. La crise n’a que trop duré et il fallait y mettre un stop, ne fut-ce que provisoire.
Après avoir écouté la déclaration de Guy Verhofstadt vendredi, chacun des groupes a pris la parole pour exprimer son avis sur l’avenir du pays, que ce soit à la tribune ou dans les couloirs (pas mal, hein !, le nouveau décor de Mise au Point).

Pour ce qui concerne notre groupe ECOLO-Groen !, nous ne donnerons pas notre confiance à ce gouvernement formé à la va-vite et dont le programme est insuffisant face aux priorités environnementales, sociales et démocratiques que nous défendons depuis le début de la campagne électorale. Peut-être en sera-t-il différemment à la fin de cette période transitoire ? A la fin de ce gouvernement intérimaire, qui n’est sensé être en place que jusqu’au 23 mars ?

Voici en tout cas les critères qui sont les nôtres pour le juger, tel que présentés en notre nom par Jean-Marc Nollet, chef de groupe ECOLO-Groen!, en conclusion de son discours de ce matin.

La vraie déclaration de gouvernement, le vrai vote de confiance, il aura lieu dans 3 mois. A ce moment, et nous le disons déjà maintenant, notre vote sera fonction des options retenues :
• Option pour une véritable politique environnementale, qui prend à bras-le-corps les enjeux climatiques et oriente les efforts et investissements publics vers les secteurs verts, économiseurs d’énergie, producteurs d’énergie propre, créateurs d’emploi ;
• Option pour une véritable politique de la solidarité entre les générations, redistributive, qui offre des conditions de vie dignes aux allocataires sociaux, en s’appuyant sur une réforme de la fiscalité ;
• Des perspectives pour les sans-papiers installés chez nous après avoir dû fuir leur terre d’origine ;
• Option pour une réforme de l’Etat qui en améliore l’efficacité, en améliorant la collaboration entre entités fédérées et fédérales, en organisant des espaces de dialogue entre celles-ci, en maintenant la solidarité, dans le cadre d’un fédéralisme moderne et assumé ;
• Option pour une meilleure gouvernance et plus de démocratie ;
• Option pour une Belgique qui retrouve son rôle dans le concert international et contribue à la paix dans le monde et à un développement durable pour tous.


En marge de cette séance, nous avons également animé, avec nos collègues de Groen ! et d’ECOLO, de la Chambre et du Sénat, une séance de « tchat » en direct de la Chambre. Une expérience intéressante à découvrir sur le site d’ECOLO. Nous avons répondu à plus de 200 questions citoyennes en deux heures. Un peu stressant (surtout quand le rythme s'accélère) mais drôlement utile, particulièrement à la fin d'une période où la confiance des électeurs en la politique a été fortement ébranlée! Et vous, vous avez trouvé ça comment?

20/12/07

Jeudi 20 décembre 2007 : Un gouvernement de Noël en attendant que sonnent les cloches de Pâques ?



Ce Guy V est quand même très fort. Là où le sinistre Leterme a mis six mois pour ne rien obtenir, il lui aura fallu quinze jours (et je dirais même plus, l’après-midi de lundi passé) pour obtenir un accord. Il faut dire qu’on était arrivés à un point où un compromis – même illisible et l’objet de marchandages- devenait indispensable.

Bon, c’est vrai, on se demande bien « pour quoi faire ? », sur quel programme, avec quelle entente entre les partenaires ce gouvernement difforme et provisoire va travailler, mais au moins, il est là (le Kroll du jour - je vous conseille l'achat de son bouquin d'illustrations sur la crise politique -, en page 1 du Soir, résume mieux la situation que de longs discours). Avec Verhofstadt III (merci à Nix, www.lepan.be pour l'illustration), la Belgique cessera peut-être d’être la risée du monde entier. Au moins pour quelques semaines. C’est déjà ça de pris et ça permettra de passer Noël au chaud.

Peut-être même que ce gouvernement provisoire permettra au Parlement de faire son travail. Parce que malgré toute notre bonne volonté de parlementaires écologistes, cela n’est pas évident de ne pas avoir de vrais interlocuteurs, de voir des réunions de commission écourtées ou annulées en l’absence de Ministre (même si ça aurait pu être pire), de ne pouvoir poser des questions d’actualité en séance plénière, le jeudi après-midi, de ne pas savoir sur quel pied danser face à des interlocuteurs plus divisés que jamais.

ECOLO et Groen !, quant à eux, n’en seront pas. Ce n’est pas faute de s’être montrés constructifs et propositionnels, à chaque fois qu’on nous a interrogés. Ce n’est pas faute non plus d’un bon résultat aux élections du 10 juin passé. Sans doute, nos exigences claires, logiques, et plus que raisonnables, d’avoir des engagements chiffrés sur le climat et la solidarité, de travailler ensemble, Verts des deux communautés, et de régler le problème de la NVA étaient trop difficiles à rencontrer pour les autres négociateurs.

Tant pis !, nous ferons notre travail depuis l’opposition, à la fois constructifs et exigeants, au service de la démocratie.

Quant à ce gouvernement de bric et de broc, on lui souhaite déjà bonne chance pour arbitrer des options qui apparaissent bien peu compatibles entre elles et qui, on peut le craindre, risquent bien de faire perdurer l’immobilisme social, économique et environnemental.

Mais j’aurai l’occasion d’y revenir un peu plus tard. En attendant, nous entamons un petit marathon de Noël avec, ce vendredi à 14h15, la déclaration de Guy V sur le menu des trois prochains mois, et puis ce dimanche (une première !) à 10h00, un débat sur le contenu de celui-ci et à 14h15 le vote de confiance (ou de méfiance) sur le gouvernement Verhofstadt III.

Il y a donc beaucoup de chances que les Belges trouvent un gouvernement sous leur sapin. De là à dire que les cloches sonneront pour Pâques, ce n’est sans doute pas gagné, surtout avec un Yves Leterme toujours aussi buté pour s’occuper des réformes institutionnelles…

14/12/07

Vendredi 14 décembre 2007: ECOLO fait 9 propositions pour augmenter le pouvoir d’achat et faire face à la hausse du coût de l’énergie



Demain samedi, ECOLO et Groen! participeront en masse à la manifestation organisée par le front commun syndical pour "sauver la solidarité".

L'occasion est bonne pour rappeler nos propositions en la matière, qu'il s'agisse des revenus de chacun ou de la question énergétique, qui est au centre de toutes les préoccupations.

Pendant qu'aucun gouvernement ne se met en place, ces questions restent effectivement non-résolues...

Voici le communiqué que j'ai signé avec ma collègue Muriel Gerkens et Isabelle Durant.

Plus de six mois sans gouvernement accroît la crainte des ménages, dans un contexte d’augmentation spectaculaire du coût de la vie, y compris concernant des produits de première nécessité comme les denrées alimentaires ou l’énergie. C’est pourquoi, à la veille de la manifestation organisée par le Front commun syndical à laquelle il participera, ECOLO fait 9 propositions pour augmenter le pouvoir d’achat de nos concitoyens et pour faire face à la hausse du coût de l’énergie.

A. Pour augmenter le pouvoir d'achat

1) Baisser la fiscalité sur les faibles revenus, que cela soit par une réforme fiscale ciblée sur les petits et moyens revenus ou via une baisse des cotisations sociales sur les bas salaires. Ces mesures devront être compensées au niveau du budget de l’Etat par une contribution plus juste des autres revenus, notamment des revenus des capitaux, afin de pouvoir maintenir la qualité et le niveau actuel des services collectifs et la capacité redistributive de l’Etat.

2) Augmenter le pouvoir d'achat des allocataires sociaux, par la mise en œuvre d’une véritable liaison au bien-être et par un relèvement immédiat des plus petites pensions.

3) Annuler la double imposition. Les Finances ont accéléré l'enrôlement des déclarations IPP, conduisant certaines personnes à rembourser de l'argent à l'Etat à deux reprises sur le même exercice. Cette pratique n’est pas acceptable en période de baisse du pouvoir d'achat.

B. Pour faire face à la hausse du coût de l'énergie

4) Adapter le plafond d’accès au fonds mazout, afin de permettre à davantage de ménages à revenu moyen d’y accéder.

5) Passer enfin des paroles aux actes pour mettre concrètement en œuvre le tiers-investisseur, afin de permettre aux ménages d’investir (chaudière, isolation, …) et d’économiser ainsi l’énergie, sans devoir débourser eux-mêmes un seul euro.

6) Accompagner l’intervention du fonds mazout par la réalisation d’un audit gratuit et une intervention du tiers-investisseur pour réaliser les travaux d’isolation ou d’amélioration énergétique, et sortir ainsi d’une approche limitée au court terme.

7) Généraliser la tarification sociale et garantir un service minimal pour l’ensemble des énergies.

8) Faire contribuer les sur-bénéfices de l'industrie pétrolière et les sur-profits d’Electrabel sur installations amorties pour financer l’extension du Fonds Mazout et la mise en place du tiers-investisseur.

9) Promouvoir une batterie d’incitants fiscaux à une consommation énergétique moindre, accessibles à tous, via le crédit d'impôt ou une prime immédiate.

Pour ECOLO, ces propositions doivent notamment permettre aux ménages à bas revenus de réduire leur consommation d’énergie de façon structurelle, de limiter le montant de leur facture d’énergie et de contribuer en même temps à la lutte contre le réchauffement climatique, sans qu’ils ne doivent assurer le financement de ces investissements. Ainsi, les mesures prises dans le court terme contribueront à la réalisation des objectifs à atteindre de façon indispensable sur le long terme.

9/12/07

Dimanche 9 décembre 2007 : Qualifier la RTBF de « Radio Mille Colline », c’est une insulte indigne d’un candidat premier Ministre !


Ce week-end, vous avez entendu comme moi l’ex-formateur et toujours candidat premier ministre essayer de se replacer au centre du jeu politique, admettre une partie de ses erreurs de communication et, dans la foulée, retomber dans ses travers en comparant la RTBF à « Radio Mille Collines ». Il n’y a que les ânes qui butent plusieurs fois sur une même pierre… Quand, diable !, s’il y arrive un jour, Yves Leterme se montrera-t-il capable se comporter en homme d’Etat, habile dans sa communication et respectueux de tous les habitants de son pays ?

Radio Mille Collines est cette radio rwandaise qui, en 1994, a attisé la haine raciale et a appelé au génocide. Un génocide qui a fait près d’un million de morts.

Comparer la RTBF à une radio génocidaire est non seulement insultant pour la RTBF et ses journalistes, mais aussi et surtout c’est une ignominie pour la mémoire des victimes de 1994. Et l’expression d’une inculture crasse. C’est par orgueil que Leterme a à nouveau parlé, non par souci de construction.

De tels dérapages sont écœurants et nécessitent de toute évidence de nouvelles excuses, comme l’ont souligné Groen ! et ECOLO dès ce samedi..

Décidément, à chaque fois que l’homme aux 800.000 voix essaie de sortir de la mélasse dans laquelle il a plongé le pays, il s’y enfonce un peu plus.

Et à mes yeux, sa petite phrase : « Ce n'est quand même pas génétiquement inscrit que la Wallonie doive rester une telle région retardataire en Europe? », ne vaut pas beaucoup mieux et sonne tout aussi faux par rapport aux velléités de son parti de remettre en cause les mécanismes de solidarité fédéraux et de renforcer la concurrence entre nos deux régions. On n’est pas sortis de l’auberge !

Comme disait l'autre, Leterme est vraiment mal choisi...

Samedi 8 décembre 2007 : Une manifestation à Bruxelles par un temps de canard, sur fond de manque d’ambition belge pour sauver le climat…



A quelques milliers de kilomètres d’ici, à Bali, les représentants de toutes les forces vives que compte notre monde, sont en train de négocier pour se fixer des objectifs de réduction de CO² aptes à nous préserver d’un péril climatique qui frapperait d’abord et avant tout les plus faibles. Après avoir contribué, avec Olivier Deleuze, au sauvetage du protocole de Kyoto, ECOLO a appelé les autorités belges à être ambitieuses et à parler d’exemple à cette occasion.

Dans une interview au Soir, ce samedi, Evelyne Huytebroeck, notre Ministre bruxelloise, exprime cette urgence. Malheureusement, au Parlement fédéral il y a 10 jours, à l’issue d’un débat tronqué et indigne des enjeux planétaires qui sont face à nous, les partis de la désormais défunte orange-bleue ont escamoté le débat et refusé notre proposition de motion sur le sujet.

Ce samedi, sous une pluie froide mais dans une chouette ambiance, malgré le très mal venu grève des trains orchestrée par le Syndicat Indépendant des Cheminots (SIC), nous étions de nombreux écologistes, du Nord et du Sud, engagés politiquement ou non, à défiler dans Bruxelles à l’appel de la Coalition climat, pour une mobilisation générale pour le climat.

Ça se passe donc à Bali, mais ça se passe aussi près de chez nous. Ce qu’a avancé ECOLO dans la campagne électorale, avec son projet d’Union Nationale pour le Climat, est plus vrai et juste que jamais, d’autant plus avec l’explosion du prix des produits pétroliers. S’il n’est pas trop tard, il est plus que temps d’agir et d’investir pour des profits sociaux, économiques et environnementaux, dans le cadre d’un vaste plan d’isolation de nos maisons, en commençant par celles des familles plus précarisées.

Malheureusement, si la question faisait l’unanimité apparente dans les débats pré-électoraux, elle semble aujourd’hui avoir bel et bien disparu des agendas. Notre rôle est de l’y remettre en bonne place !

6/12/07

Jeudi 6 décembre : Une séquence de Canal Zoom sur la situation au Centre de Recherche Agronomique de la Région Wallonne


Il y a quelques jours, je dénonçais la situation au Centre de Recherche Agronomique de la Région Wallonne, à Gembloux mais aussi Libramont.

Ce jeudi 6 décembre, ma collègue Monika Dethier-Neuman a pris le relais au Parlement de la Région Wallonne pour rappeler le Ministre de tutelle du CRA-W, le cdH Benoît Lutgen à des responsabilités, qu’il partage avec le PS José Happart (qui n’a pas tenu compte de la dimension « bâtiments » dans la régionalisation du CRAW) et le MR Didier Reynders (qui permet à la Régie fédérale des Bâtiments de se désinvestir totalement de ses responsabilités de propriétaire, jusqu’à nouvel ordre, des bâtiments).

Comme un discours concret vaut mieux qu’un long exposé écrit, je vous invite à découvrir la très complète séquence que Canal Zoom a consacré, en ce jour de la Saint-Nicolas, à la situation sur place.

Malheureusement, vous n’y entendrez pas les réactions de la Direction du Centre. Courage, fuyons ? Il serait pourtant bien nécessaire que cesse la politique de l'autruche au sujet du CRAW...

Lundi 3 décembre 2007 : Contrôle de police musclé ce lundi sur la ligne 132, à Philippeville, en présence « fortuite » de la presse



J’ai cru m’étrangler en ouvrant mon journal ce mardi 4 décembre au matin. Photos à l’appui, sous le titre explicite « Une quinzaine de jeunes interpellés », Vers l’Avenir relatait avec moult détails une opération policière de grande envergure, visant à contrôler « par surprise » les passagers du train reliant Couvin à Charleroi, dans le cadre d’une opération très mal nommée « train de la Saint-Nicolas ». A hauteur de Philippeville, 45 policiers attendaient ces étudiants pour procéder à un contrôle et à une fouille en règle, à l’issue de laquelle 15 procès verbaux ont donc été dressés.

Se promener avec des armes prohibées, trafiquer des stupéfiants, semer le trouble dans les transports publics, tout cela n’est évidemment pas acceptable.

Mais la méthode utilisée et surtout la médiatisation de l’opération posent des questions que j’ai souhaité relayer au Ministre de l’Intérieur.

D’une part, n’y a-t-il pas disproportion entre les moyens mis en œuvre et les objectifs poursuivis ? L’efficacité doit-elle être ostensible pour être réelle ? Fallait-il ainsi « infiltrer » la cohorte des passagers, déployer autant d’hommes pour une seule et même opération « coup de poing », histoire d’intimider quelques étudiants turbulents ?

D’autre part, ce contrôle « surprise » ne l’était donc pas pour tout le monde : des représentants de la presse locale avaient été informés de l’opération et étaient présents sur place avec appareil photo et carnet de note. Fallait-il vraiment médiatiser cette opération, au risque de donner des jeunes concernés et de tous les jeunes ou presque en général une image déplorable, celle de délinquants potentiels ?

C’est à ce propos que j’ai interrogé Patrick Dewael ce mercredi en Commission de l’Intérieur de la Chambre. Tout en se déclarant non-responsable de l’opération et en la replaçant dans le contexte de faits de violence répétés… au mois de mai dernier, il m’a donc notamment déclaré que la présence sur place de la presse n’était pas le résultat d’une invitation des autorités locales de police mais était « purement fortuite ». Vous l’auriez cru, vous ?

A mes yeux en tout cas, les trop faibles ressources des services de police (et des services publics en général) devraient prioritairement être utilisées à une présence régulière et de proximité, plutôt qu’à des démonstrations de force comme celle de ce lundi !

De même, les règles les plus strictes de déontologie devraient être appliquées à la communication autour de ce type d’opération, au risque de renforcer le sentiment d’insécurité sans pour autant en avoir attaqué les causes profondes.

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Pour lire mon échange à ce sujet avec le Ministre Dewael, cliquer ici !

2/12/07

Dimanche 2 décembre 2007 - Et pendant ce temps, le pouvoir d’achat et notre environnement continuent de se dégrader… Au secours, les Verts !

Ça fait bientôt 6 mois que les électeurs se sont exprimés.

En soutenant les Verts, ils ont notamment exprimé leur souhait d’une action forte et coordonnée pour le climat, d’une réorientation de notre économie vers plus de durabilité et de plus de justice sociale.

6 mois plus tard, on en est plus loin que jamais. Après avoir fait campagne en grande partie sur le dos des francophones/wallons (rappelons-nous les différentes sorties pré-électorales d’Yves Leterme et les actions de campagne quasi racistes de la NVA) et gagné les élections en Flandre, le CD&V/NVA et le futur ex-premier Leterme n’ont rien pu faire de leur victoire, si ce n’est prendre la Belgique en otage, tout en rejetant, avec un culot extraordinaire, la faute sur ses autres partenaires potentiels. Quelle perte du sens du réel, vu d'ici !

Au-delà des questions communautaires, le menu de l’orange-bleue (et ça n'est dès lors pas la responsabilité du seul CD&V/NVA) en matière socio-économique et environnementale n’était d’ailleurs pas plus ragoûtant (le peu d’empressement à traiter de la question de la revalorisation des petites pensions et la résolution ridicule adoptée en vue du sommet climatique de Bali n’en sont que deux illustrations), ce qui fait que, pour ma part et au-delà du problème que pose pour la Belgique l’absence de gouvernement, je ne pleurerai pas cette coalition morte-née.

Cela dit, il faut à présent trouver une solution pour en sortir. Et les Verts, ECOLO et Groen !, avec leurs 12 sièges sur 150 au sein du Parlement (ce qui n’est pas tout mais n’est pas rien non plus) et leur pratique quotidienne du dialogue entre communautés, ont sans doute un rôle à jouer dans ce cadre. En tout cas, en tant que partis responsables, nous ne pouvons pas nous contenter d’observer les bras ballants les uns et les autres s’enfoncer dans la crise et la malgouvernance.

Responsables, mais pas naïfs pour autant. Il va de soi que nous ne pourrons accepter de venir à une table de négociation qu’en étant respectés et qu’en voyant nos priorités programmatiques prises en compte : lutte contre le dérèglement climatique, création d’emplois durables, renforcement de la solidarité, prise en compte du vieillissement de la population, renouvellement de la démocratie, meilleure collaboration avec les entités fédérées, modernisation de notre fédéralisme institutionnel… il y a du pain sur la planche pour transformer tout cela en un bon accord et rien ne peut garantir qu’on y arrivera. Mais ne pas essayer, même en se disant que nos efforts ont peu de chances d'aboutir tant que le CD&V ne se décroche pas de la NVA, serait une erreur…

En attendant, la vie parlementaire continue. Cette semaine encore, je ne manquerai d’interpeller les Ministres en affaires courantes, d’analyser propositions et projets de loi, de rencontrer des acteurs de la société civile et de communiquer mon travail vers vous et vers la presse.

Il me semble en effet que c’est la moindre des choses, parce que le travail d'un parlementaire doit être à la hauteur de la confiance que lui ont manifesté les électeurs et des enjeux sociaux et environnementaux qui sont face à nous!

29/11/07

Jeudi 29 novembre: Centre de Recherche Agronomique de la Région Wallonne : des conditions de travail déplorables !

L’exercice du contrôle parlementaire peut mener à de saisissantes découvertes : le cœur même de l’agro-bio-pôle wallon recèle des chancres dignes de l’Europe de l’est des années 60. Plusieurs visites et rencontres sur site m’ont poussé à interpeller le Ministre, Reynders, en charge de la Régie des Bâtiments et à mettre en lumière ce qui est une situation dangereuse pour les travailleurs et un camouflet pour la recherche scientifique wallonne.

Dans le cadre de la régionalisation de l’agriculture, le personnel et les budgets du Centre de Recherche Agronomique, dont les bâtiments sont notamment situés à Gembloux, ont été transférés à la Région Wallonne en octobre 2002. Un organisme d’intérêt public, le Centre Wallon de Recherche Agronomique (CRAW), a par la suite été créé par la Région Wallonne, le 15 janvier 2004.

Le CRAW continue d’occuper des bâtiments appartenant à la Régie des Bâtiments, dont la Région wallonne par l’intermédiaire du CRAW est en quelque sorte le locataire.

Malheureusement, la Régie des Bâtiments se fait aujourd’hui tirer l’oreille pour assumer sa qualité de propriétaire, reportant la responsabilité de l’entretien à la Région. Région qui se défend de cette responsabilité, arguant que des investissements auraient dû être consentis par le passé, et réclamant une compensation à l’Etat fédéral pour ces bâtiments qu’elle devra gérer, lorsque l’imbroglio administratif autour de cette régionalisation aura pris fin. De cette partie de ping pong, ce sont les travailleurs et la recherche wallonne qui sont aujourd’hui les victimes !

Cette régionalisation de la Recherche en matière agricole, dont José Happart, alors Ministre de l’agriculture, a été un des artisans, s’est faite sans réelle évaluation des coûts de gestion. Elle a été décrite par le Ministre de l’époque comme « une victoire pour l’agriculture wallonne ». Encore aurait-il fallu donner à ce centre l’ampleur qu’il mérite !

Des ruines !

En attendant que cesse ce scandaleux jeu de déresponsabilisation, la sécurité des travailleuses et travailleurs du CRAW est mise en danger. J'ai pu le constater personnellement en me rendant sur place.

Mes visites à Libramont et Gembloux m'ont fait découvrir des problèmes de plusieurs ordres :

  • sécurité des travailleurs et hygiène : des produits volatils et dangereux sont stockés inadéquatement, il n’y a pas de système d’alarme incendie dans certains bâtiments, des installations électriques sont vétustes et dangereuses ;
  • énergie : une absence de gestion de l’énergie (eau, électricité,…) d’un gros consommateur tel que le CRAW peut coûter excessivement cher ! Et c’est bien le cas. L’efficacité énergétique des bâtiments est excessivement faible, et à titre d’exemple, le toit du hangar où se déroulent les cultures in vitro n’est pas isolé !
  • délabrement des bâtiments : en l’absence d’entretien des lieux, des châssis placés à la fin des années 90 mais non-entretenus sont complètement dégradés, des arbres poussent dans les corniches, la végétation envahit certains bâtiments,…

Les suites

Alors que de nombreux signaux d’alarme ont été donnés par les travailleurs, mais aussi par les services d’incendie et une société d’audit externe, ni la Régie des bâtiments ni la Région Wallonne n’ont pris leurs responsabilités jusqu’ici.

Les questions posées et la médiatisation du dossier donneront-elles enfin une conscience de l’urgence aux Ministres Reynders et Lutgen, responsables à titres divers de cette situation ?

C’est mon espoir en rendant publique cette situation inacceptable.

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Pour lire mon échange sur le sujet avec le Ministre Jamar, représentant Didier Reynders, en charge de la Régie des Bâtiments, cliquer ici

18/11/07

Dimanche 18 novembre: Se parler et se respecter pour construire la Belgique de demain et rencontrer les enjeux d'aujourd'hui!

Les citoyennes et citoyens que je croise dans la rue, dans le train ou au bord des terrains de sport sont manifestement inquiets de ce qui se passe en Belgique, se demandent si « les politiciens » ont perdu la tête, si quelqu’un parmi eux (à part peut-être Bart De Wever) sait où il va.

Et c’est vrai qu’il y a de quoi s’inquiéter : le record de durée pour la formation d’un gouvernement a été battu et on sera bientôt à une demi-année sans gouvernement (ce qui n’est pas sans poser des questions concrètes dans le quotidien de chacune et chacun). Si le Parlement travaille (je multiplie pour ma part les questions en commission), il le fait dans des conditions qui ne sont pas optimales, face à un gouvernement qui n’en finit plus de gérer « les affaires courantes ».

Pour ECOLO, il est une évidence qu’il faut se parler entre mandataires des deux communautés. C’est ce que nous faisons au quotidien dans le cadre de notre groupe commun avec Groen !, qui nous permet d’être plus forts sur les enjeux qui nous sont chers (le défi climatique, la lutte contre les pauvretés, la préparation de l’après-pétrole) mais aussi de faire entendre une voix différente dans l’hémicycle, comme lorsque Tinne Vanderstraeten s’est abstenue lors du vote historique sur BHV, appelant à une solution négociée, plutôt qu'à l'ukaze d'une communauté sur l'autre.

Cette expérience d’un groupe commun est absolument passionnante et vivifiante sur le plan intellectuel et démocratique mais aussi et avant tout un exemple à suivre pour construire un fédéralisme moderne, dans lequel chacun se retrouvera et grâce auquel la gouvernance de notre pays sera la plus efficace possible. C’est notamment parce que la plupart des partis flamands ont choisi la radicalisation, faisant campagne sur le dos des francophones, et parce que la famille sociale-chrétienne a oublié de se parler au fil des années (et que donc cdH et CD&V/NVA ne se connaissent et ne se comprennent pas) et de préparer l’après 10 juin qu’on en est là aujourd’hui…

Il n’y a pas qu’au niveau de leur groupe parlementaire fédéral qu’ECOLO et Groen ! travaillent la main dans la main. Nos aînés se rencontrent régulièrement. Et nos « jeunes », Jong Groen ! et écoloj organisaient par exemple un week-end commun de réflexion ces deux derniers jours, dans le cadre très agréable de l’Auberge de Jeunesse de La Plante en bord de Meuse. Au menu ? des temps de détente et de découverte, mais aussi et surtout beaucoup de rencontres, comme celles, ce samedi, de Paul Plasterman (CSC), Rudy Aernoudt (ex-boss de l’administration flamande de l’économie) ou un spécialiste du pétrole (une ressource finie, qui en est à son pic de production). Ni la RTBF, ni RTL-Tvi ne s’y sont trompés en ouvrant leur JT de samedi soir sur cette expérience non seulement originale mais plus nécessaire que jamais.

Ce dimanche, ce sont les deux présidents, de Groen !, la super sympathique Mieke Vogels, et d’ECOLO, le non-moins sympa Jean-Mi, qui les rejoignaient pour une débat « brunch » auquel j’ai également participé. Deux heures d’échanges francs, dans les deux langues (même si les Groen ! se lancent toujours plus facilement que les Verts) au cours desquels on a disserté sur les perspectives de sortie de crise, sur le positionnement et l’avenir de chacun, sur la relation des partis flamands au Vlaams Belang et des partis francophones avec le FDF (perçu en Flandre comme l'équivalent, si pas pire, de la NVA)... et puis aussi sur l’intérêt et l’importance de ce groupe commun, que d’autres partis aujourd’hui nous envient.

Comme quoi, construire la Belgique de demain, on peut le faire en agitant les drapeaux dans les rues de Bruxelles (pourquoi pas d'ailleurs) mais aussi en apprenant à mieux se connaître et à construire une identité et des projets en commun.

C’est à mes yeux la voie qui pourra sauver la solidarité vécue et organisée dans le cadre fédéral belge, mais aussi et surtout nous permettre de répondre aux urgences planétaires qui donnent tout sens aux efforts et aux engagements des Verts de tous pays !

15/11/07

Jeudi 15 novembre : Démantèlement de Chooz A - On nous cache tout, on nous dit rien!


Ecolo réclame des garanties sur la sécurité et une meilleure information des citoyens !

Par décret daté du 27 septembre, la
République française a décidé d’une opération aussi inédite que délicate : le démontage du cœur de la Centrale de Chooz A. Cette centrale, construite à la fin des années 60 et qui a connu de nombreux incidents au cours de son exploitation, se situe en bord de Meuse, et en bordure directe de notre territoire. La Belgique est dès lors lourdement concernée en raison des vents dominants soufflant sur la Belgique et de la zone de qualification de 10 kilomètres s'étendant essentiellement sur notre pays.

Il convient, aux yeux d’ECOLO, de s'assurer du respect le plus strict des consignes de sécurité en son sein et d'une coordination transfrontalière efficace, notamment en termes de communication, afin d'assurer la sécurité de nos concitoyens.

Interrogé en commission de l’Intérieur de la Chambre ce mercredi par votre serviteur, le Ministre de l’Intérieur Patrick Dewael s’est voulu – comme toujours et malgré les incidents réguliers qui adviennent à Chooz[1] - rassurant sur les conditions de sécurité de cette opération.

ECOLO s’étonne et s’inquiète de la rapidité avec laquelle les autorités françaises veulent faire disparaître les traces de ce réacteur (ce qui comporte de nombreux risques et inconvénients : radioactivité plus grande des déchets, coût plus élevé,…), de l’absence d’information réelle de la population belge (deux simples encarts dans un – certes respectable – journal quotidien) sur cette opération et de l’absence de protocole d’accord écrit sur la façon dont elle se déroulera.

ECOLO suivra dès lors attentivement ce dossier dans les prochaines semaines et les prochains mois et, en l’absence d’initiative officielle, veillera à une pleine et correcte information de la population concernée.



[1] Dans un bilan annuel des installations nucléaires situées en région française de Champagne-Ardennes, publié le vendredi 21 septembre, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a dénoncé le « manque de rigueur » dans la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes) en 2006.

Dans cette centrale de Chooz, « le nombre important d'événements significatifs justifie (…) des efforts à consentir pour une meilleure culture de sûreté », estime l'ASN, qui constate « un manque chronique de rigueur dans l'exploitation de la centrale ».

8/11/07

Mercredi 7 novembre 2007 : BHV, Tinne seule face à une meute hurlante, l’orange bleue toujours moins appétissante !

Ce mercredi, face à des caméras venues du monde entier, la Commission de l’Intérieur a donc voté plusieurs propositions de loi concernant la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvoorde. En fait, ce n’est pas tant la Commission qui a voté, mais ses membres flamands, à l’exception, remarquable et remarquée de la représentante du groupe ECOLO-Groen !, ma collègue Tinne Vanderstraeten, qui s’est abstenue, malgré les attitudes quasi guerrières et particulièrement agressives des autres commissaires flamands (rien que des hommes, tiens, tiens). Les francophones, quant à eux, avait prévenu : si ce vote de communauté contre communauté avait lieu, ils quitteraient la salle. Et ils l’ont fait !

N’ayant pu le faire à sa guise lors de la Commission, Tinne s’explique de son vote sur son blog… ce qui suscite pas mal de réactions auxquelles vous ne devez pas hésiter à vous joindre. Groen !, qui avec ECOLO forme le seul groupe bilingue de la chambre, estime que ce n’est pas ainsi que l’on doit fonctionner dans un Etat fédéral et démocratique. Une communauté qui impose ses vues à une autre communauté relève de la violence institutionnelle. Groen ! a tenu une position courageuse, qui est d’exiger que la solution à la crise passe par le haut pour les deux communautés, c’est-à-dire que chacun soit gagnant. La moindre des choses ? Visiblement pas, puisque les futurs partenaires flamands de l’Orange-Bleue ont préféré s’allier avec le Vlaams Belang plutôt qu’avec leurs potentiels partenaires démocratiques mais francophones.

Evidemment, nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout, du moins du premier coup. Mais ce dont notre état fédéral a besoin, c’est de femmes et d’hommes capables de se parler de Communauté à Communauté, pour jeter des ponts l’un vers l’autre. C’est ce que nous faisons depuis le mois de juin au sein de notre groupe ECOLO-Groen !

Il faut aussi, selon moi, remettre le débat sur la scission de BHV à sa juste place : les questions communautaires sont tout sauf prioritaires. Il faut rapidement y apporter une réponse puisque c’est une demande des partis flamands, mais il ne faut pas en faire un étendard, un symbole. Le débat communautaire est aujourd’hui un écran de fumée qui masque les vrais enjeux belges, urgents, cruciaux.

La question est notamment de savoir si la planète va arrêter de tourner en fonction du résultat de ce vote ? La réponse est non.

Ce n’est pas le cas pour les enjeux fondamentaux sur lesquels ECOLO réclame des avancées : le climat, une vraie liaison des allocations au bien-être, les pensions, etc. D’autres problèmes attendent le gouvernement.

Et que voit-on ?

Et bien, aujourd’hui, après 150 jours de négociation, c’est le vide ! Les citoyens attendent impatiemment des réponses à ces enjeux, et on ne voit rien venir.

Pour nous, la responsabilité des partis de l’Orange-Bleue est clairement engagée dans ce fiasco : Yves Leterme, même fort de ses 800.000 voix n’a, à aucun moment, fait preuve d’une envergure de premier ministre, et n’a pas su déminer le dossier BHV avec ses partenaires. Le CD&V et le futur hypothétique gouvernement orange-bleu sont les otages de la NVA, comme ECOLO a été le premier à le dénoncer.

Pour ECOLO, il est plus que temps de se mettre au boulot, on est en plein dans une situation de slecht bestuur, mauvaise gouvernance, qui est nuisible au fonctionnement de la Belgique. Entre les demi-mesures, les objectifs environnementaux non chiffrées et non budgétisés, des mesures sociales qui n’ont rien de social… on constate que le pays n’est pas géré !

31/10/07

Mercredi 31 octobre 2007 : Ce Bart est-il réellement fréquentable ?

Parmi mes nouveaux collègues du Parlement, il y a Bart. Vous savez, Bart l’incompris, celui qui vient d’être papa pour la 4ème fois et que Melchior Wathelet Jr trouve « très sympathique au demeurant » (Vers l’Avenir du 1er octobre).

Moi, ça fait quelques mois que je me pose des questions à son propos. Dans la campagne électorale, je n’ai jamais manqué de souligner l’étrangeté (d’un point de vue francophone) de l’attelage CD&V/NVA et mes questions par rapport aux slogans électoraux quasi racistes et certainement pas très intelligents de la NVA. Comment interpréter, quand on est francophone, les camions remplis d’euros symbolisant les transferts nord-sud et amenés jusqu’aux ascenseurs de Strépy-Bracquegnies ; ou les panneaux de signalisation avec un nœud papillon au centre d’un triangle ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’après les élections du 10 juin, ces questions se posent avec d’autant plus d’acuité que les 5 députés NVA (et 8 potentiels si on considère les suppléants de députés CD&V ministrables) sont nécessaires à la potentielle future majorité (majorité qui, en l'état des négociations, serait théoriquement composée de 81 députés sur 150)… et en position de chantage permanent.

Le point de vue d'ECOLO est clair et a été exprimé quand on nous a demandé de venir au secours de ce gouvernement fantôme : la NVA est un problème pour la formation du gouvernement fédéral, dès lors que son objectif est la fin du fédéralisme à la belge, et de la solidarité qu'il signifie.

Mais revenons sur les faits : le bourgmestre sp.a d'Anvers, Patrick Janssens a présenté des excuses à la Communauté juive de sa ville, pour le rôle joué par les autorités anversoises dans la déportation des juifs anversois pendant la seconde guerre. Ce que Bart De Wever a notamment qualifié de « gratuit », parlant d'une « occupation subie » par la ville.

On a donc vécu hier une nouvelle illustration des dérives droitières, populistes et nationalistes du président de la NVA. Vous ne me ferez pas croire qu’il ne savait pas ce qu’il faisait : notre ami Bart est historien de formation ! Etre insultant et irrespectueux par ignorance, c'est déjà pas joli joli, mais réécrire l'histoire en toute mauvaise foi est encore d'un autre niveau que le simple « dérapage ». Chassez le naturel, il revient au galop... devant les caméras. Sans parler de sa désormais célèbre photo avec Jean-Marie Le Pen, ou encore en 2001 déjà, quand Bart De Wever a comparé la lutte contre le fascisme à « de l'hystérie morale, produite par l'usine à mensonge communiste » (sic) !

Un autre indice de sa faible « fréquentabilité » est à mes yeux le sens des questions qu'il pose en tant que parlementaire, que vous pouvez lire sur le site internet de la Chambre. Ce n’est pas parce que Bart négocie (et c’est quelque part à son mérite) qu’il s’empêche d’interroger le gouvernement en affaires courantes. Mais ses questions écrites dénotent à mes yeux de son obsession nationaliste (voir sa question sur l’implantation physique des entreprises), nostalgique (financement des organisations patriotiques), sécuritaire et anti-islamiste (plan anti-radicalisme et émeutes à Saint-Josse).

J’ai beau chercher mais je ne vois pas très bien, à force de flirter avec les limites de la décence démocratique, quelle est encore sa différence avec l’idéologie nauséabonde du Vlaams Blok/Belang.

Et certains se voient déjà siéger avec lui au sein du futur gouvernement ? A leur place, j’exprimerais plutôt mon plus grand scepticisme à continuer de négocier avec ce fort peu fréquentable Bart !

28/10/07

Vendredi 26 octobre - JO de Pékin 2008: François Gourmet et Veerle Dejaegere se lèvent avec ECOLO et Groen ! pour le respect des Droits de l’Homme !

Le 8 août prochain débuteront à Pékin les Jeux Olympiques d’été. Dans le cadre de leur candidature pour l’organisation de ces Jeux, les autorités chinoises avaient déclaré que l’organisation des Jeux s’accompagnerait d’une amélioration de la situation en matière de droits de l’Homme. Quelques mois avant le début de ces jeux, il semble que cette promesse ne se soit que très partiellement concrétisée. Raison pour laquelle nous tenions ce vendredi, avec le soutien de Veerle Dejaegere (sélectionnée olympique pour le 3000 steeple) et François Gourmet (Rochefortois, préselectionné olympique sur le Décathlon) une conférence de presse au Parlement.

Pour ceux qui n'ont pas envie de lire la suite, une équipe d'RTL-Tvi avait fait le déplacement et a réalisé une séquence qui résume assez bien notre propos. Cliquez ici pour la revoir!


Notre idée est simplement d'utiliser les JO de Pékin comme un levier pour améliorer la situation en Chine en matière de droits de l'homme, de liberté de la presse et d'environnement (la qualité de l'air et de l'eau y est désastreuse, entraînant des problèmes de santé assez graves, tandis que les ressources naturelles sont surexploitées).
Pour cela, nous avons prévu une série d'actions:
  • des auditions au Parlement: syndicalistes, représentants d'ONG (Reporters Sans Frontières, Amnesty International, Human Rights Watch,GRIP...), athlètes, représentants du comité organisateur,...;
  • adoption d'une résolution par le Parlement, engageant la Belgique à jouer un rôle diplomatique proactif à l'égard de la Chine, dans le contexte des JO;
  • appel aux athlètes à manifester leur engagement pour les droits des l'Homme (Veerle et François ont déjà dit OUI... il s'agit à présent de convaincre leurs collègues belges et étrangers de faire de même!);
  • appel au COIB d'ajouter sur les vêtements des athlètes un sigle en faveur des droits de l'Homme.
Il est clair qu'on s'attaque à un montagne, mais, affaires courantes et formation interminable d'un gouvernement ou pas, notre responsabilité est de ne pas rester les bras croisés face à un tel enjeu...

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Résumé de notre prise de position:
ECOLO et Groen ! demandent que le gouvernement belge fasse pression sur les autorités chinoises pour que cette situation s’améliore rapidement. Nous demandons également avec insistance au COIB et au CIO d’adopter une attitude éthique conséquente à l’occasion des Jeux. Aux athlètes qui iront à Pékin, il est enfin demandé d’exprimer collectivement leur soutien aux droits de l’homme. Cette position est formalisée dans un projet de résolution déposée par des parlementaires
ECOLO et Groen !

En appui à ce projet de résolution, les membres ECOLO-Groen ! de la Commission des Affaires Etrangères demanderont à celle-ci d’organiser dans un délai assez court des auditions relatives à la question « Jeux Olympiques et Droits de l’homme ». L’avis d’organisation comme Amnesty International, Human Right’s Watch ou Reporters sans Frontières, celui de représentant(e)s des athlètes, du COIB ou des médias qui couvriront l’événement, ainsi que de représentants syndicaux et de spécialistes des questions environnementales (WWF), ne pourra qu’enrichir ce projet de motion et contribuer à une sensibilisation et à des actions concrètes en vue de promouvoir les Droits de l’Homme en Chine.

26/10/07

Jeudi 25 octobre 2007 : Un accord environnement Canada Dry pour l’Orange-Bleue…

Ce qui frappe depuis le début des négociations gouvernementales, c’est que 2 familles politiques, dont l’une a géré le pays durant 50 ans, et l’autre est au pouvoir depuis maintenant 8 ans, n’arrivent pas à produire des textes plus appétissants, plus cohérents, ambitieux et concrets. Et ceci se marque encore dramatiquement dans la note « Environnement » produite par l’orange bleue. Si les ambitieux apparaissent généreuses (et nous permettrons d’interpeller durement ce potentiel futur gouvernement), elles ne résistent pas à l’analyse un peu poussée et, surtout, ne sont pas accompagnées d’un dispositif budgétaire et technique suffisant que pour espérer des changements dont l’urgence nous est pourtant chaque jour rappelée. Bref, c’est à nos yeux, un accord Canada Dry : ça y ressemble de loin, mais si on gratte, on en voit vite les limites.

Alors que Kyoto II, le second accord mondial sur les émissions de gaz à effet de serre va être lancé, le gouvernement-qui-n’en-finit-pas-de-se-former fait marche arrière sur les engagements de Kyoto I ! La note présentée ce jour ne s’engage sur pratiquement aucun chiffre, et n’a d’autre ambition que de suivre la réglementation européenne.

Dans cette note, c’est le désert sur les engagements en matière d’énergie : aucun objectif chiffré, et même des reculs, comme (un exemple parmi de nombreux autres) la suppression de l’objectif de diminuer de 10% l’utilisation de la voiture pour les trajets domicile/travail, pourtant présent dans une précédente note du formateur Leterme. Par contre, en ce qui concerne la SNCB, l’objectif est bien présent mais… pas un mot sur les moyens : le plan d'investissement 2008-2011 devra être bouclé dans l'urgence, car 2008, c’est dans 10 semaines. La réouverture des gares, le gouvernement va en « examiner l’opportunité ».

Tout aussi préoccupant, le nucléaire qui revient au galop, soutenu par les arguments concernant les problèmes de fourniture qui pourraient arriver. Mais rappelons que ce qui a grevé les investissements pour augmenter la production d’énergie propre n’est pas la sortie du nucléaire, mais bien l’incertitude juridique due à une absence de positionnement clair de la part de la violette !

Enfin, le texte est très parlant dans ses silences : rien sur les OGM, rien sur les particules fines, rien sur l’amiante, rien sur les nuisances sonores… Il n’y a aucun doute à avoir sur le fait que les 40.000 signataires du Pacte écologique belge se sont complètement trompés de priorités… (voir à ce sujet le communiqué d’Inter-Environnement Wallonie).

Ce cafouillage que l’on retrouve à chaque ligne est non seulement dommageable pour la bonne gestion du pays, mais dément clairement une quelconque volonté politique de trouver des vraies solutions. Ainsi, le gouvernement « encouragera » le choix d’implantations de services publiques desservis par les transports publics, « encouragera » la mobilité douce et le covoiturage, « encouragera » l’intermodalité pour le transport de marchandises. A défaut de leviers fiscaux, de budgets, ou de volontarisme politique, l’Orange-Bleue pourra toujours engager des coachs et des pom-pom girls pour « encourager » les citoyens…

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Voir aussi sur le sujet une vidéo pleine d'autodérision réalisé par des militants français d'Alliance pour la Planète, en marge du Grenelle de l'environnement...


Mardi 23 octobre : 37,4 € de dépenses électorales, ECOLO et votre serviteur maîtres-achats !

Ce mardi, j’ai reçu la visite de Christophe Deborsu, de la RTBF, à propos de ma déclaration de dépenses électorales pour la campagne de juin 2007 (j’étais tête de liste à Namur, pour ceux qui l’auraient oublié, avec pour partenaire ma collègue Emily Hoyos).

Montant dépensé de ma poche pour cette campagne ? 37,4 euros : un nom de domaine sur internet (www.gilki.net, vous connaissez), de la colle bio et du matériel de collage (pour participer à l’effort collectif de collage); les autres dépenses (affiches, encarts presse, tracts postaux, location d’un local de campagne) étant pris en charge par notre budget collectif.

Pour comparaison, plusieurs autres candidats plus dépensiers (et d’autres partis, ce n’est pas la tradition à ECOLO de jeter l’argent par les fenêtres), comme le bourgmestre de Dinant, Richard Fournaux, ont dépensé pas moins de 50.000 € pour cette campagne !

Pour faire campagne, les partis politiques disposent de leur dotation (qui est donc de l’argent public), ainsi que les dons (fortement réglementés depuis quelques années, sous l’impulsion des verts), et les éventuels apports sur patrimoine personnel des candidats. Si l’on additionne ces trois sources de financement, et qu’on compare le résultat au nombre de voix engrangées, on obtient une sorte de rapport qualité-prix. C’est une étude de la KUL et du CEVIPOL (ULB) qui met ces quelques chiffres en évidence.

Le hit parade du coût par voix récoltée est le suivant :

  • ECOLO a dépensé 0,88 € par voix obtenue et est donc, largement, le meilleur rapport qualité/prix de la campagne.
  • Le MR a dépensé 1,55 € par voix obtenue
  • Le PS a dépensé 1,74 € par voix obtenue
  • Le cdH a dépensé 2,44 € par voix obtenue

La loi prévoit qu’un parti ne peut dépenser plus d’un million d’euros au total, additionné de maximum 2.500 ou 5.000 euros par candidat. On observe que les trois partis traditionnels, du côté francophone comme du côté néerlandophone, flirtent avec le maximum légal. Ce n’est pas le cas pour ECOLO et j’en suis particulièrement satisfait, également en tant que coordinateur de notre dernière campagne; c’est également ce que j’ai pu expliquer lors de l’émission Midi Première sur la Première ce mardi.

Non seulement ECOLO dépense moins, mais cet argent est presque exclusivement issu du financement du parti, et non des candidats : ECOLO garantit ainsi en son sein une même capacité d’accès aux mandats. Cette moindre dépense est le fruit d’une plus mince disponibilité de fonds que les autres partis, mais aussi d’un choix collectif. ECOLO choisit de mutualiser les moyens : les affiches sont prises en charge par les budgets globaux, ce qui favorise le fond plutôt que les personnes et évite la concurrence entre candidats.

Même s’il est nécessaire de dépenser un peu d’argent pour les informer de notre programme et de nos projets, les électeurs ne s’achètent pas, et c’est très bien ainsi.

21/10/07

Dimanche 21 octobre 2007 : Isa & Jean-Mi plébiscités pour continuer à piloter ECOLO !

ECOLO a élu ce dimanche un couple de co-présidents. 400 militants de Wallonie et de Bruxelles avaient fait le déplacement pour élire Jean-Michel Javaux et Isabelle Durant à la tête du parti. Car si chez nous on ne vote pas par procuration, c’est bien parce que la participation des militants est importante, et c’est pour entendre les débats qui éclosent lors des assemblées générale. Et du débat, il y en a eu, animé tant par des militants actifs au plan local, qu’ils soient nouveaux ou plus anciens, que par des mandataires de tout niveau.

Mais c’est là que l’on sent qu’ECOLO a mûri : on a assisté à un débat qui grandit, qui construit une unité, qui respecte la diversité autour de le formule « Une terre plus verte - Un monde plus juste » qui est aussi celle qui nous a conduit à la victoire le 10 juin dernier.

ECOLO se réaffirme dans son identité de parti progressiste, qui travaille pour la solidarité, pour les solidarités, qui, plus que tout autre, a conscience que les atteintes à notre environnement sont des facteurs directs d’inégalité entre les citoyens et qui propose les solutions concrètes pour répondre à ces situations.

Identifiant les impasses de la politique belge actuelle, et proposant un positionnement original et audacieux, Isabelle et Jean-Mi piloteront ECOLO dans le sens d’un dialogue plus grand encore avec les acteurs de terrain, pour identifier nos grandes questions et les solutions crédibles que nous continuerons à défendre partout où nous sommes actifs.

ECOLO est l'acteur incontournable de l'indispensable et urgente transition écologique.

Et le développement durable ne se fera pas sans vous !

Jeudi 18 octobre : Ma première intervention en séance plénière

Si la période reste (et pour encore quelques semaines, il faut le craindre) aux affaires courantes, cela n’empêche pas le Parlement de travailler, même si à vitesse réduite (à notre grand désappointement et malgré les fréquentes protestations de notre groupe ECOLO-Groen!).

Cette période d’affaires courantes m’aura au moins permis de faire mes premiers pas de parlementaires : questions écrites, questions orales en commission et, ce jeudi 18 octobre, ma première intervention en séance plénière. Il faut toujours une première fois, comme disait l’autre.

Celle-ci concernait les élections sociales qui se dérouleront en mai prochain. Faute d’accord au sein du gouvernement violet et entre les partenaires sociaux, cette procédure longue et complexe a pris du retard. Face à l’incapacité du gouvernement sortant d’encore régler ces questions par voie d’arrêté royal, il est nécessaire de régler cette question par des textes de Loi.

C’est ce premier texte de Loi, déposé par notre collègue député et Ministre sortant du SP.a, Vanvelthoven, que j’ai pris plaisir à commenter depuis la tribune du Parlement. Avant d’être applaudi par l’assemblée, comme c’est la sympathique tradition dans cette enceinte.

A lire ou à voir sur www.lachambre.be!

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Vu les difficultés de téléchargements des vidéos au départ du site de la Chambre, cette intervention est également disponible sur youtube...

16/10/07

Mercredi 17 octobre : C’est la journée mondiale du refus de la misère !

À l’occasion de la Journée Mondiale du Refus de la Misère, de nombreuses associations (ATD ¼ Monde, Rassemblement Wallon de Lutte contre la Pauvreté) organiseront de nombreuses actions de sensibilisation avec le soutien actif d’ECOLO.

J'étais notamment présent ce mercredi soir, avec pas mal de mandataires (Philippe Defeyt, nos échevins namurois,...) et de militants verts, pour participer à un cortège lumineux très réussi (voir photo) et pour écouter le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté redire l'urgence de cette lutte qui doit être menée 365 jours sur 365.

Ce travail est plus que jamais indispensable, tant les situations de précarité extrêmes et inacceptables dans notre pays tendent à se multiplier !

Pour ECOLO, il est urgent que les négociateurs de l’orange bleue se penchent sur cette problématique et intègrent nos propositions afin de garantir des droits aussi fondamentaux que :

· le droit à un revenu décent (les revenus dont on dispose conditionnent largement les possibilités de participer à la vie collective et déterminent la qualité et le niveau de dignité qu’on peut s’assurer) ;

· le droit à un logement (un des droits fondamentaux de chaque femme et de chaque homme, la première sécurité dans la vie, c’est d’avoir un toit et un lit, dans un cadre accueillant et sain) ;

· le droit à la santé (dès l’enfance, l’état de santé et de bien-être est encore beaucoup trop lié aux conditions socio-économiques de vie).

Bien plus que le Produit Intérieur Brut, le niveau de pauvreté de la population est un indice de l’évolution d’une société.

À l’heure où l’orange bleue entame la négation du volet social de son accord de gouvernement, ce serait pas mal de jeter les bases d’une lutte frontale contre la pauvreté… On peut toujours rêver.

Dimanche 14 octobre : Cap sur la solidarité avec Cap 48

C’est avec un militant ECOLO de Namur, Vincent Fries, que j’ai participé au final de Cap 48, au Cirque Bouglione à Bruxelles.

Sur le plan artistique, je passerai rapidement sur les performances de Plastic Bertrand ou David Halliday, retenant plutôt celles de Maurane et Philippe Lafontaine, plus talentueux et sympas que jamais.

Sur le plan humain, outre les souvenirs ravivés des week-end passés à vendre des vignettes "48.81.00", j’avoue avoir été touché par les témoignages des familles et des personnes touchées par le handicap, que ce soit suite à un accident ou de naissance, par leurs besoins d’aide, leur richesse, la qualité de leur encadrement familial et institutionnel, mais aussi et surtout par les besoins énormes qui sont encore à rencontrer pour offrir la meilleure vie possible à celles et ceux d’entre nous qui sont moins gâtés par le sort.

C’est clairement une partie du sens de mon engagement politique et, vu les premières options de l’orange bleue sur les questions de solidarité, il est clair qu’il y aura du travail au cours de la législature pour maintenir et développer l’emploi dans le non-marchand, mettre en place une assurance-autonomie fédérale, lier les allocations sociales au bien-être,…