23/12/07

Dimanche 23 décembre : Ici le Parlement. Malgré le gouvernement « adecco », rien n’est résolu en matière sociale, environnementale ou démocratique.



Bonjour à tous!
Grâce aux moyens technologiques modernes ;-), je vous écris en direct depuis mon banc dans l'hémicycle de la Chambre (en haut, un peu à gauche quand on regarde d'en bas) pour un commentaire en direct sur cette séance "extraordinaire".

Pour la première fois depuis très longtemps, le Parlement se réunit donc un dimanche. À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle évidemment. La crise n’a que trop duré et il fallait y mettre un stop, ne fut-ce que provisoire.
Après avoir écouté la déclaration de Guy Verhofstadt vendredi, chacun des groupes a pris la parole pour exprimer son avis sur l’avenir du pays, que ce soit à la tribune ou dans les couloirs (pas mal, hein !, le nouveau décor de Mise au Point).

Pour ce qui concerne notre groupe ECOLO-Groen !, nous ne donnerons pas notre confiance à ce gouvernement formé à la va-vite et dont le programme est insuffisant face aux priorités environnementales, sociales et démocratiques que nous défendons depuis le début de la campagne électorale. Peut-être en sera-t-il différemment à la fin de cette période transitoire ? A la fin de ce gouvernement intérimaire, qui n’est sensé être en place que jusqu’au 23 mars ?

Voici en tout cas les critères qui sont les nôtres pour le juger, tel que présentés en notre nom par Jean-Marc Nollet, chef de groupe ECOLO-Groen!, en conclusion de son discours de ce matin.

La vraie déclaration de gouvernement, le vrai vote de confiance, il aura lieu dans 3 mois. A ce moment, et nous le disons déjà maintenant, notre vote sera fonction des options retenues :
• Option pour une véritable politique environnementale, qui prend à bras-le-corps les enjeux climatiques et oriente les efforts et investissements publics vers les secteurs verts, économiseurs d’énergie, producteurs d’énergie propre, créateurs d’emploi ;
• Option pour une véritable politique de la solidarité entre les générations, redistributive, qui offre des conditions de vie dignes aux allocataires sociaux, en s’appuyant sur une réforme de la fiscalité ;
• Des perspectives pour les sans-papiers installés chez nous après avoir dû fuir leur terre d’origine ;
• Option pour une réforme de l’Etat qui en améliore l’efficacité, en améliorant la collaboration entre entités fédérées et fédérales, en organisant des espaces de dialogue entre celles-ci, en maintenant la solidarité, dans le cadre d’un fédéralisme moderne et assumé ;
• Option pour une meilleure gouvernance et plus de démocratie ;
• Option pour une Belgique qui retrouve son rôle dans le concert international et contribue à la paix dans le monde et à un développement durable pour tous.


En marge de cette séance, nous avons également animé, avec nos collègues de Groen ! et d’ECOLO, de la Chambre et du Sénat, une séance de « tchat » en direct de la Chambre. Une expérience intéressante à découvrir sur le site d’ECOLO. Nous avons répondu à plus de 200 questions citoyennes en deux heures. Un peu stressant (surtout quand le rythme s'accélère) mais drôlement utile, particulièrement à la fin d'une période où la confiance des électeurs en la politique a été fortement ébranlée! Et vous, vous avez trouvé ça comment?

20/12/07

Jeudi 20 décembre 2007 : Un gouvernement de Noël en attendant que sonnent les cloches de Pâques ?



Ce Guy V est quand même très fort. Là où le sinistre Leterme a mis six mois pour ne rien obtenir, il lui aura fallu quinze jours (et je dirais même plus, l’après-midi de lundi passé) pour obtenir un accord. Il faut dire qu’on était arrivés à un point où un compromis – même illisible et l’objet de marchandages- devenait indispensable.

Bon, c’est vrai, on se demande bien « pour quoi faire ? », sur quel programme, avec quelle entente entre les partenaires ce gouvernement difforme et provisoire va travailler, mais au moins, il est là (le Kroll du jour - je vous conseille l'achat de son bouquin d'illustrations sur la crise politique -, en page 1 du Soir, résume mieux la situation que de longs discours). Avec Verhofstadt III (merci à Nix, www.lepan.be pour l'illustration), la Belgique cessera peut-être d’être la risée du monde entier. Au moins pour quelques semaines. C’est déjà ça de pris et ça permettra de passer Noël au chaud.

Peut-être même que ce gouvernement provisoire permettra au Parlement de faire son travail. Parce que malgré toute notre bonne volonté de parlementaires écologistes, cela n’est pas évident de ne pas avoir de vrais interlocuteurs, de voir des réunions de commission écourtées ou annulées en l’absence de Ministre (même si ça aurait pu être pire), de ne pouvoir poser des questions d’actualité en séance plénière, le jeudi après-midi, de ne pas savoir sur quel pied danser face à des interlocuteurs plus divisés que jamais.

ECOLO et Groen !, quant à eux, n’en seront pas. Ce n’est pas faute de s’être montrés constructifs et propositionnels, à chaque fois qu’on nous a interrogés. Ce n’est pas faute non plus d’un bon résultat aux élections du 10 juin passé. Sans doute, nos exigences claires, logiques, et plus que raisonnables, d’avoir des engagements chiffrés sur le climat et la solidarité, de travailler ensemble, Verts des deux communautés, et de régler le problème de la NVA étaient trop difficiles à rencontrer pour les autres négociateurs.

Tant pis !, nous ferons notre travail depuis l’opposition, à la fois constructifs et exigeants, au service de la démocratie.

Quant à ce gouvernement de bric et de broc, on lui souhaite déjà bonne chance pour arbitrer des options qui apparaissent bien peu compatibles entre elles et qui, on peut le craindre, risquent bien de faire perdurer l’immobilisme social, économique et environnemental.

Mais j’aurai l’occasion d’y revenir un peu plus tard. En attendant, nous entamons un petit marathon de Noël avec, ce vendredi à 14h15, la déclaration de Guy V sur le menu des trois prochains mois, et puis ce dimanche (une première !) à 10h00, un débat sur le contenu de celui-ci et à 14h15 le vote de confiance (ou de méfiance) sur le gouvernement Verhofstadt III.

Il y a donc beaucoup de chances que les Belges trouvent un gouvernement sous leur sapin. De là à dire que les cloches sonneront pour Pâques, ce n’est sans doute pas gagné, surtout avec un Yves Leterme toujours aussi buté pour s’occuper des réformes institutionnelles…

14/12/07

Vendredi 14 décembre 2007: ECOLO fait 9 propositions pour augmenter le pouvoir d’achat et faire face à la hausse du coût de l’énergie



Demain samedi, ECOLO et Groen! participeront en masse à la manifestation organisée par le front commun syndical pour "sauver la solidarité".

L'occasion est bonne pour rappeler nos propositions en la matière, qu'il s'agisse des revenus de chacun ou de la question énergétique, qui est au centre de toutes les préoccupations.

Pendant qu'aucun gouvernement ne se met en place, ces questions restent effectivement non-résolues...

Voici le communiqué que j'ai signé avec ma collègue Muriel Gerkens et Isabelle Durant.

Plus de six mois sans gouvernement accroît la crainte des ménages, dans un contexte d’augmentation spectaculaire du coût de la vie, y compris concernant des produits de première nécessité comme les denrées alimentaires ou l’énergie. C’est pourquoi, à la veille de la manifestation organisée par le Front commun syndical à laquelle il participera, ECOLO fait 9 propositions pour augmenter le pouvoir d’achat de nos concitoyens et pour faire face à la hausse du coût de l’énergie.

A. Pour augmenter le pouvoir d'achat

1) Baisser la fiscalité sur les faibles revenus, que cela soit par une réforme fiscale ciblée sur les petits et moyens revenus ou via une baisse des cotisations sociales sur les bas salaires. Ces mesures devront être compensées au niveau du budget de l’Etat par une contribution plus juste des autres revenus, notamment des revenus des capitaux, afin de pouvoir maintenir la qualité et le niveau actuel des services collectifs et la capacité redistributive de l’Etat.

2) Augmenter le pouvoir d'achat des allocataires sociaux, par la mise en œuvre d’une véritable liaison au bien-être et par un relèvement immédiat des plus petites pensions.

3) Annuler la double imposition. Les Finances ont accéléré l'enrôlement des déclarations IPP, conduisant certaines personnes à rembourser de l'argent à l'Etat à deux reprises sur le même exercice. Cette pratique n’est pas acceptable en période de baisse du pouvoir d'achat.

B. Pour faire face à la hausse du coût de l'énergie

4) Adapter le plafond d’accès au fonds mazout, afin de permettre à davantage de ménages à revenu moyen d’y accéder.

5) Passer enfin des paroles aux actes pour mettre concrètement en œuvre le tiers-investisseur, afin de permettre aux ménages d’investir (chaudière, isolation, …) et d’économiser ainsi l’énergie, sans devoir débourser eux-mêmes un seul euro.

6) Accompagner l’intervention du fonds mazout par la réalisation d’un audit gratuit et une intervention du tiers-investisseur pour réaliser les travaux d’isolation ou d’amélioration énergétique, et sortir ainsi d’une approche limitée au court terme.

7) Généraliser la tarification sociale et garantir un service minimal pour l’ensemble des énergies.

8) Faire contribuer les sur-bénéfices de l'industrie pétrolière et les sur-profits d’Electrabel sur installations amorties pour financer l’extension du Fonds Mazout et la mise en place du tiers-investisseur.

9) Promouvoir une batterie d’incitants fiscaux à une consommation énergétique moindre, accessibles à tous, via le crédit d'impôt ou une prime immédiate.

Pour ECOLO, ces propositions doivent notamment permettre aux ménages à bas revenus de réduire leur consommation d’énergie de façon structurelle, de limiter le montant de leur facture d’énergie et de contribuer en même temps à la lutte contre le réchauffement climatique, sans qu’ils ne doivent assurer le financement de ces investissements. Ainsi, les mesures prises dans le court terme contribueront à la réalisation des objectifs à atteindre de façon indispensable sur le long terme.

9/12/07

Dimanche 9 décembre 2007 : Qualifier la RTBF de « Radio Mille Colline », c’est une insulte indigne d’un candidat premier Ministre !


Ce week-end, vous avez entendu comme moi l’ex-formateur et toujours candidat premier ministre essayer de se replacer au centre du jeu politique, admettre une partie de ses erreurs de communication et, dans la foulée, retomber dans ses travers en comparant la RTBF à « Radio Mille Collines ». Il n’y a que les ânes qui butent plusieurs fois sur une même pierre… Quand, diable !, s’il y arrive un jour, Yves Leterme se montrera-t-il capable se comporter en homme d’Etat, habile dans sa communication et respectueux de tous les habitants de son pays ?

Radio Mille Collines est cette radio rwandaise qui, en 1994, a attisé la haine raciale et a appelé au génocide. Un génocide qui a fait près d’un million de morts.

Comparer la RTBF à une radio génocidaire est non seulement insultant pour la RTBF et ses journalistes, mais aussi et surtout c’est une ignominie pour la mémoire des victimes de 1994. Et l’expression d’une inculture crasse. C’est par orgueil que Leterme a à nouveau parlé, non par souci de construction.

De tels dérapages sont écœurants et nécessitent de toute évidence de nouvelles excuses, comme l’ont souligné Groen ! et ECOLO dès ce samedi..

Décidément, à chaque fois que l’homme aux 800.000 voix essaie de sortir de la mélasse dans laquelle il a plongé le pays, il s’y enfonce un peu plus.

Et à mes yeux, sa petite phrase : « Ce n'est quand même pas génétiquement inscrit que la Wallonie doive rester une telle région retardataire en Europe? », ne vaut pas beaucoup mieux et sonne tout aussi faux par rapport aux velléités de son parti de remettre en cause les mécanismes de solidarité fédéraux et de renforcer la concurrence entre nos deux régions. On n’est pas sortis de l’auberge !

Comme disait l'autre, Leterme est vraiment mal choisi...

Samedi 8 décembre 2007 : Une manifestation à Bruxelles par un temps de canard, sur fond de manque d’ambition belge pour sauver le climat…



A quelques milliers de kilomètres d’ici, à Bali, les représentants de toutes les forces vives que compte notre monde, sont en train de négocier pour se fixer des objectifs de réduction de CO² aptes à nous préserver d’un péril climatique qui frapperait d’abord et avant tout les plus faibles. Après avoir contribué, avec Olivier Deleuze, au sauvetage du protocole de Kyoto, ECOLO a appelé les autorités belges à être ambitieuses et à parler d’exemple à cette occasion.

Dans une interview au Soir, ce samedi, Evelyne Huytebroeck, notre Ministre bruxelloise, exprime cette urgence. Malheureusement, au Parlement fédéral il y a 10 jours, à l’issue d’un débat tronqué et indigne des enjeux planétaires qui sont face à nous, les partis de la désormais défunte orange-bleue ont escamoté le débat et refusé notre proposition de motion sur le sujet.

Ce samedi, sous une pluie froide mais dans une chouette ambiance, malgré le très mal venu grève des trains orchestrée par le Syndicat Indépendant des Cheminots (SIC), nous étions de nombreux écologistes, du Nord et du Sud, engagés politiquement ou non, à défiler dans Bruxelles à l’appel de la Coalition climat, pour une mobilisation générale pour le climat.

Ça se passe donc à Bali, mais ça se passe aussi près de chez nous. Ce qu’a avancé ECOLO dans la campagne électorale, avec son projet d’Union Nationale pour le Climat, est plus vrai et juste que jamais, d’autant plus avec l’explosion du prix des produits pétroliers. S’il n’est pas trop tard, il est plus que temps d’agir et d’investir pour des profits sociaux, économiques et environnementaux, dans le cadre d’un vaste plan d’isolation de nos maisons, en commençant par celles des familles plus précarisées.

Malheureusement, si la question faisait l’unanimité apparente dans les débats pré-électoraux, elle semble aujourd’hui avoir bel et bien disparu des agendas. Notre rôle est de l’y remettre en bonne place !

6/12/07

Jeudi 6 décembre : Une séquence de Canal Zoom sur la situation au Centre de Recherche Agronomique de la Région Wallonne


Il y a quelques jours, je dénonçais la situation au Centre de Recherche Agronomique de la Région Wallonne, à Gembloux mais aussi Libramont.

Ce jeudi 6 décembre, ma collègue Monika Dethier-Neuman a pris le relais au Parlement de la Région Wallonne pour rappeler le Ministre de tutelle du CRA-W, le cdH Benoît Lutgen à des responsabilités, qu’il partage avec le PS José Happart (qui n’a pas tenu compte de la dimension « bâtiments » dans la régionalisation du CRAW) et le MR Didier Reynders (qui permet à la Régie fédérale des Bâtiments de se désinvestir totalement de ses responsabilités de propriétaire, jusqu’à nouvel ordre, des bâtiments).

Comme un discours concret vaut mieux qu’un long exposé écrit, je vous invite à découvrir la très complète séquence que Canal Zoom a consacré, en ce jour de la Saint-Nicolas, à la situation sur place.

Malheureusement, vous n’y entendrez pas les réactions de la Direction du Centre. Courage, fuyons ? Il serait pourtant bien nécessaire que cesse la politique de l'autruche au sujet du CRAW...

Lundi 3 décembre 2007 : Contrôle de police musclé ce lundi sur la ligne 132, à Philippeville, en présence « fortuite » de la presse



J’ai cru m’étrangler en ouvrant mon journal ce mardi 4 décembre au matin. Photos à l’appui, sous le titre explicite « Une quinzaine de jeunes interpellés », Vers l’Avenir relatait avec moult détails une opération policière de grande envergure, visant à contrôler « par surprise » les passagers du train reliant Couvin à Charleroi, dans le cadre d’une opération très mal nommée « train de la Saint-Nicolas ». A hauteur de Philippeville, 45 policiers attendaient ces étudiants pour procéder à un contrôle et à une fouille en règle, à l’issue de laquelle 15 procès verbaux ont donc été dressés.

Se promener avec des armes prohibées, trafiquer des stupéfiants, semer le trouble dans les transports publics, tout cela n’est évidemment pas acceptable.

Mais la méthode utilisée et surtout la médiatisation de l’opération posent des questions que j’ai souhaité relayer au Ministre de l’Intérieur.

D’une part, n’y a-t-il pas disproportion entre les moyens mis en œuvre et les objectifs poursuivis ? L’efficacité doit-elle être ostensible pour être réelle ? Fallait-il ainsi « infiltrer » la cohorte des passagers, déployer autant d’hommes pour une seule et même opération « coup de poing », histoire d’intimider quelques étudiants turbulents ?

D’autre part, ce contrôle « surprise » ne l’était donc pas pour tout le monde : des représentants de la presse locale avaient été informés de l’opération et étaient présents sur place avec appareil photo et carnet de note. Fallait-il vraiment médiatiser cette opération, au risque de donner des jeunes concernés et de tous les jeunes ou presque en général une image déplorable, celle de délinquants potentiels ?

C’est à ce propos que j’ai interrogé Patrick Dewael ce mercredi en Commission de l’Intérieur de la Chambre. Tout en se déclarant non-responsable de l’opération et en la replaçant dans le contexte de faits de violence répétés… au mois de mai dernier, il m’a donc notamment déclaré que la présence sur place de la presse n’était pas le résultat d’une invitation des autorités locales de police mais était « purement fortuite ». Vous l’auriez cru, vous ?

A mes yeux en tout cas, les trop faibles ressources des services de police (et des services publics en général) devraient prioritairement être utilisées à une présence régulière et de proximité, plutôt qu’à des démonstrations de force comme celle de ce lundi !

De même, les règles les plus strictes de déontologie devraient être appliquées à la communication autour de ce type d’opération, au risque de renforcer le sentiment d’insécurité sans pour autant en avoir attaqué les causes profondes.

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Pour lire mon échange à ce sujet avec le Ministre Dewael, cliquer ici !

2/12/07

Dimanche 2 décembre 2007 - Et pendant ce temps, le pouvoir d’achat et notre environnement continuent de se dégrader… Au secours, les Verts !

Ça fait bientôt 6 mois que les électeurs se sont exprimés.

En soutenant les Verts, ils ont notamment exprimé leur souhait d’une action forte et coordonnée pour le climat, d’une réorientation de notre économie vers plus de durabilité et de plus de justice sociale.

6 mois plus tard, on en est plus loin que jamais. Après avoir fait campagne en grande partie sur le dos des francophones/wallons (rappelons-nous les différentes sorties pré-électorales d’Yves Leterme et les actions de campagne quasi racistes de la NVA) et gagné les élections en Flandre, le CD&V/NVA et le futur ex-premier Leterme n’ont rien pu faire de leur victoire, si ce n’est prendre la Belgique en otage, tout en rejetant, avec un culot extraordinaire, la faute sur ses autres partenaires potentiels. Quelle perte du sens du réel, vu d'ici !

Au-delà des questions communautaires, le menu de l’orange-bleue (et ça n'est dès lors pas la responsabilité du seul CD&V/NVA) en matière socio-économique et environnementale n’était d’ailleurs pas plus ragoûtant (le peu d’empressement à traiter de la question de la revalorisation des petites pensions et la résolution ridicule adoptée en vue du sommet climatique de Bali n’en sont que deux illustrations), ce qui fait que, pour ma part et au-delà du problème que pose pour la Belgique l’absence de gouvernement, je ne pleurerai pas cette coalition morte-née.

Cela dit, il faut à présent trouver une solution pour en sortir. Et les Verts, ECOLO et Groen !, avec leurs 12 sièges sur 150 au sein du Parlement (ce qui n’est pas tout mais n’est pas rien non plus) et leur pratique quotidienne du dialogue entre communautés, ont sans doute un rôle à jouer dans ce cadre. En tout cas, en tant que partis responsables, nous ne pouvons pas nous contenter d’observer les bras ballants les uns et les autres s’enfoncer dans la crise et la malgouvernance.

Responsables, mais pas naïfs pour autant. Il va de soi que nous ne pourrons accepter de venir à une table de négociation qu’en étant respectés et qu’en voyant nos priorités programmatiques prises en compte : lutte contre le dérèglement climatique, création d’emplois durables, renforcement de la solidarité, prise en compte du vieillissement de la population, renouvellement de la démocratie, meilleure collaboration avec les entités fédérées, modernisation de notre fédéralisme institutionnel… il y a du pain sur la planche pour transformer tout cela en un bon accord et rien ne peut garantir qu’on y arrivera. Mais ne pas essayer, même en se disant que nos efforts ont peu de chances d'aboutir tant que le CD&V ne se décroche pas de la NVA, serait une erreur…

En attendant, la vie parlementaire continue. Cette semaine encore, je ne manquerai d’interpeller les Ministres en affaires courantes, d’analyser propositions et projets de loi, de rencontrer des acteurs de la société civile et de communiquer mon travail vers vous et vers la presse.

Il me semble en effet que c’est la moindre des choses, parce que le travail d'un parlementaire doit être à la hauteur de la confiance que lui ont manifesté les électeurs et des enjeux sociaux et environnementaux qui sont face à nous!