25/03/08

Mardi 25 mars 2008 - Jeux Olympiques et droits de l’homme en Chine - Ecolo et Groen! écrivent à Jacques Rogge, président du CIO

La répression très dure dont ont été victimes des opposants tibétains ces dernières semaines ainsi que les incidents intervenus lors de la cérémonie d’allumage de la flamme olympique ce lundi, à l’initiative de Reporters Sans Frontières,
illustrent de façon évidente le rôle de levier qui doit être celui des Jeux Olympiques, eu égard à la situation en matière de droits de l’homme dans et hors de Chine.

Après avoir rédigé une proposition de résolution sur le sujet, demandé au Parlement fédéral l’organisation rapide d’auditions puis manifesté devant le COIB à six mois de l’ouverture de ces JO, nous avons décidé d’interpeller directement, par courrier, Jacques Rogge, le président belge du Comité International Olympique.

S’étant déclaré sensible à ces difficultés, Jacques Rogge doit effectivement et à présent prendre ses responsabilités au nom du CIO, pour que les autorités chinoises respectent leurs engagements initiaux sur l’amélioration des conditions de vie et d’existence dans leur pays. Désormais, ce n’est pas intervenir mais se taire qui apparaitrait comme un acte politique !


Plus particulièrement, nous lui demandons dans ce courrier de modifier le trajet de la flamme olympique et d’éviter tant le Tibet que l’Everest. De même, nous encourageons l’idée d’un boycott de la cérémonie d’ouverture de ces JO, qui constituerait un signal fort à l’égard des autorités chinoises, tout en ne remettant pas en cause le rendez-vous sportif que constituent ces JO.

Comme nous l’avons annoncé, nous soutiendrons toute initiative sportive (comme celle de Veerle Dejaegere et François Gourmet, les préselectionnés qui soutiennent notre démarche), citoyenne, associative (comme celle du groupement « JO Propres ») ou politique qui contribuerait à faire de ces Jeux un levier en faveur d’un plus grand respect des droits fondamentaux de chaque personne en Chine et au Tibet.

Aujourd’hui, les déclarations se sont multipliées sur le sujet, y compris celle du président français, Nicolas Sarkozy. Tout le monde se réveille. Il n’est pas trop tard pour que, effectivement, il y ait un avant et un après JO en Chine.

Samedi 22 mars 2008 - Débat d’investiture au parlement fédéral - Pas de confiance verte à Leterme 1er

C’est ce samedi 22 mars que la Chambre devait « voter la confiance » au gouvernement piloté par Yves Leterme. Et après 9 mois de flou, la majorité pentapartite n'a pas amélioré sa cohérence, avec un Bart De Wever (NV-A) qui s'abstient tout en étant dans la majorité et un accord sans chiffres et sans arbitrage.

Au sein de l’opposition, ECOLO et Groen ! entendent pour leur part être utiles et faire œuvre de service public. Par la voix de Meyrem Almaci et Jean-Marc Nollet, nos porte-parole, nous avons surtout exprimé, au cours de ce débat, nos profonds désaccords en matière fiscale, sociale et environnementale par rapport à ce projet peu enthousiasmant, qui nous était présenté par ce gouvernement « Mikado » . Ce qui justifie totalement le vote négatif que nous avons posé en fin de séance !

Retour sur cette journée de débat, autour de quatre moments forts qui l’ont ponctuée :

1. Quand Joëlle Milquet est interrogée sur « la mesure-phare du gouvernement en matière environnementale », elle répond « un sommet mondial à Bruxelles ! ».
Tout est dit, non ? Suivant son accord, la pentapartite constituera une « task force » chargée… de réaliser une nouvelle étude sur le climat. Les constats, pourtant, sont posés et partagés aujourd’hui par tous. Ce qu’il faut, c’est prendre résolument la tête du peloton européen en matière d’économies d’énergie, de développement du renouvelable, de réduction des émissions de CO2. De nombreuses études ont été réalisées au cours des dernières années sur la question, que Jean-Marc a remis, une à une, à un Paul Magnette sans voix. Reste à espérer que le Ministre de l’énergie et du climat se montre un peu plus efficace et moins absent dans l’action…

2. En matière fiscale et de solidarités, Elio Di Rupo est très fier d’affirmer que les mots « réforme fiscale » ne figurent pas dans l’accord pentapartite et de revendre pour la troisième fois des mesures déjà décidées.
Ça n’empêche des tas d’ouvertures à de nouvelles réductions d’impôts, pas parmi les plus redistributives, loin de là !, de figurer dans le texte dont le PS et le cdH sont si aussi fiers que le MR. La réforme des tranches d’impôts ou la suppression de la cotisation de solidarité sur les pensions seront très coûteuses et bénéficieront surtout à ceux qui en ont le moins besoin. Face à ce constat implacable, le président du PS est resté sans voix, appelant juste « à plus d’honnêteté intellectuelle », avant que la vice-première Laurette se mette à crier (« argument faible, criez fort ! », dit toujours un vieux routinier de la politique) pour annoncer ses combats pour plus de justice sociale lors des prochaines discussions budgétaires. Demain, on rase gratis! On ne peut que le souhaiter beaucoup de courage et de force de persuasion…

3. Quand Bart De Wever prend la parole en fin de débat, le silence se fait. On entend les mouches voler sur les bancs de la majorité, tétanisée. Absolument impressionnant et symptomatique que la NVA est la gangrène de ce gouvernement, comme de notre pays.
L’objectif du partenaire de cartel du CD&V est de ramener systématiquement les questions communautaires au centre du jeu, là où, après neuf mois d’immobilisme, toute l’attention politique devrait se mobiliser sur les questions environnementales et sociales. Ce samedi, Bart a montré combien il tenait toute la majorité pentapartite en otage avec son nouvel ultimatum dont l’échéance est fixé au 15 juillet.
Sans une réforme de l’état substantielle, que les francophones ne sont pas prêts de lui accorder à l’aveugle, Bart fera sauter le cartel (et le gouvernement ?) avant la Fête Nationale.
Des moments encore bien sombres en perspective ! ECOLO, avec ses collègues de Groen !, continuera pendant ce temps à construire d’autres possibles, un fédéralisme moderne et ouvert, où la solidarité interpersonnelle et l’efficacité des politiques publiques prennent le dessus !

4. Moment de respiration dans cette journée bien chargée, le « chat » que nous avons organisé en marge de la séance. Très chouette moment partagé avec une cinquantaine d’internautes, dont beaucoup avec suivi, via internet, les débats du matin.
Et posaient des questions pertinentes, qui sur le positionnement d’ECOLO, qui sur les réactions des uns et des autres, qui sur la politique climatique qui pourra être menée par la Belgique dans le futur. Un petit compte-rendu vidéo de cette activité sympa est disponible sur youtube. Tandis que ceux qui préfèrent la lecture peuvent se rendre sur le site d’ECOLO pour lire les meilleurs passages de deux heures de discussion par clavier interposé. De toute évidence, cette deuxième expérience ne sera pas la dernière…

22/03/08

Jeudi 20 mars : Guy s’en va, 7 secrétaires d’Etat arrivent et ce n’est toujours pas l’ambiance au Parlement…


Semaine agitée pour la majorité pentapartite !

Il y a d’abord eu la négociation d’un accord de gouvernement, pendant toute la nuit de lundi à mardi, que chacun, la bouche en cœur, défendait avec le sourire malgré la fatigue et les stigmates une nuit blanche. Il paraît que 90% du programme du MR, du PS et du cdH s’y retrouve. Vous imaginez la soupe ! Je crois plutôt qu'il y a eu accord parce qu'il fallait bien, parce que le Jour J était arrivé.

Une fois les textes adoptés par les congrès de participation des partis, il a fallu passer à la composition définitive de ces gouvernements. Avec une nouvelle nuit de négociation, de mercredi à jeudi, qui a débouché sur la nomination - un peu surréaliste dans le contexte de défiance qui est celui que connaît notre pays – de 7 nouveaux secrétaires d’état, donc 5 francophones. La photo du gouvernement, sur laquelle personne ne regarde dans la même direction, préjuge assez bien de la cacophonie future...

Manifestement, on a d’abord pensé à se servir, à donner aux uns et aux autres (notamment le FDF) ce qu’ils exigeaient. Puis ensuite de chercher qui pourrait faire l’affaire dans la fonction (avec des choix pour le moins bizarres du PS). Et enfin à doter ces secrétaires d’état de fonction et de compétence plus ou moins utile, comme, pour Olivier Chastel, « la préparation de la présidence européenne de la Belgique en 2011 ». Fallait oser !

D’ailleurs, au sein du Parlement, après le discours particulièrement atone du Premier Ministre, ce n’était pas l’enthousiasme dans les rangs de la majorité, ni par rapport à la prestation d’Yves Leterme, ni par rapport aux nominations intervenues au petit matin. Ambiance, ambiance…

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Canal C m'a demandé, en tant que Namurois, de réagir à la nomination de Frédéric Laloux comme secrétaire d'Etat. Si je lui souhaite "bonne chance" pour assumer ces nouvelles responsabilités, il me semblait important d'exprimer mes doutes à son sujet et de relayer les questions que se posent pas mal de personnes quant à ce choix d'Elio Di Rupo... Canal C a qualifié mes propos de "sévères". Et vous, qu'en pensez-vous?

13/03/08

Jeudi 13 mars 2008 - La gare d’Assesse va être démolie… et les autorités concernées s’en fichent !

Les petites gares ne sont décidément pas la préoccupation principale de la SNCB ! En réponse à une question faisant le point sur l’ensemble des mesures qui pourraient être prises pour améliorer le quotidien des usagers du train en milieu rural, la Ministre des Entreprises Publiques, Inge Vervotte, m’a annoncé ce lundi que le bâtiment de la gare d’Assesse serait sans doute prochainement détruit.

Cette gare a été délaissée par la SNCB qui en a fermé les guichets il y a quelques années et n’a plus entretenu le bâtiment, en ne suscitant que l’indifférence de la nouvelle majorité communale assessoise. Aujourd’hui, on en est arrivé à une situation de non-retour. Depuis sa fermeture, la gare a été et est l’objet de nombreuses dégradations et est ouverte à tous vents.
Si elle était effectivement détruite, ce serait, vu sa situation en surplomb du village d’Assesse, un symbole local aussi important qu’imposant qui disparaîtrait. Et dans d’autres gares dans d’autres communes, à Lustin ou Namèche, pour rester en province de Namur, risquent le même sort.

D’une façon générale, ECOLO souhaite que les points d’arrêt et les petites gares fassent l’objet d’une meilleure attention, gage d’un meilleur service ferroviaire, c’est ce que j’ai rappelé lundi à la Ministre Vervotte.

Nous réclamons des mesures pour améliorer la sécurité et le confort des usagers des petites gares : une signalisation sonore systématique des trains en passage, un éclairage efficace, l’entretien et l’amélioration de l’accessibilité des abords des gares, des abris convenables pour les voyageurs, des parkings sécurisés, y compris pour les cyclistes, tel que ça existe déjà en gare de Namur ou d’Ottignies, en collaboration avec ces communes.

Les usagers du train méritent beaucoup mieux que cette indifférence coupable !

11/03/08

Mardi 11 mars 2008 : Selon Yves Leterme, c’est deux milliards de retard de paiement qu’aurait l’Etat !


Comme convenu, j’ai interrogé le Ministre du Budget, Yves Leterme, ce matin, à propos des conséquences du principe de l’ancre (qui, pour faire simple, consiste en fin d’année, à reporter le paiement des factures ou le respect d'engagements sur l’année suivante, histoire d’équilibrer artificiellement les comptes de l’année qui se termine) sur les finances de l’Etat belge. Et le moins qu’on puisse dire est que sa réponse avait de quoi décoiffer.

Tout en n’avouant que l’absence de système comptable centralisé l’empêchait de me donner des statistiques concrètes, par département, il a estimé le non-payé à la fin 2007 à deux milliards d’euros, dont la moitié serait la conséquence de l'application du principe du principe de l’ancre.

Dans la foulée, ce chantre de la « bonne gestion » qu’est le potentiel futur premier Ministre a affirmé vouloir changer ces pratiques et résorber, petit à petit, ce déficit. "On verra", comme il le dit si souvent.

A-t-il grossi un peu les chiffres, pour mieux critiquer ceux qui étaient aux manettes avant lui ? C’est probable. Toujours est-il que la réalité est là. Elle indique que les équilibres budgétaires successifs dont s’est gaussé le gouvernement violet était construit sur du sable. Tout au contraire, la situation financière de la Belgique n’est pas riante avec les dérapages, constaté en 2007 et annoncé pour 2008, empêchant le gouvernement fédéral d’alimenter le fonds du vieillissement (qui doit nous permettre de faire face à l’afflux de pensionnés dans quelques années) ou de mettre en place les initiatives urgentes en matière sociale et environnementale.

Et dire que, pendant ce temps-là, les négociations pour la formation du gouvernement pentapartite se poursuivent, comme si de rien n’était ou quasi, avec le même Ministre des Finances que celui qui a tenu les manettes au cours des 8 dernières années.

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Pour découvrir cet échange dans son intégralité, cliquer ici.

10/03/08

Lundi 10 mars 2008 - L'Etat belge est un mauvais payeur ! - Pour ECOLO, il faut que ça change!



Fin 2007, l'ensemble des départements fédéraux accusaient 130 millions de factures impayées et reportées sur l'exercice 2008. A l'heure actuelle, le montant non payé se chiffre à 98,8 millions d'euros, c’est ce que les membres de notre groupe ECOLO-Groen ! ont découvert à la suite de questions systématiques posées aux membres du gouvernement et qui faisait l'objet d'un article dans la Dernière Heure de ce matin.

Ce constat est alarmant dès lors que tous départements confondus, les ministres avouent ainsi des factures payées avec retard pour un montant total de 355 millions d'euros au cours de l’année 2007. La Santé (95 millions) et la Justice (73 millions) figurent parmi les plus mauvais élèves tandis que la Défense détient le record avec 173 millions d'euros de factures payées avec retard. En 2007, 1,6 million d'euros ont été gaspillés en intérêts, dont 1,5 million pour le seul département de la Défense.

Ces retards de paiement sont en fait la conséquence du « principe de l'ancre », qui consiste à reporter des factures à l'année suivante pour boucler l'année budgétaire en équilibre. Ce sont des trucs et ficelles qui faussent le bilan, comme le sont également les mesures du type « sale and lease back » (qui consistent à vendre des bâtiments publics et à les relouer à des opérateurs privés après réhabilitation) ou la reprise des fonds de pensions comme celui de Belgacom, à laquelle a procédé le gouvernement violet pour équilibrer fictivement ses budgets.

Cette situation n’est pas saine. D'abord, parce qu'elle se révèle parfois coûteuse en intérêts de retard. Ensuite, parce qu'elle met les fournisseurs de l'Etat, qui sont parfois de petites entreprises, dans une situation précaire sur le plan économique. Enfin parce qu’elle empêche les services publics de jouer efficacement leur rôle : le mois passé, le Palais de Justice de Bruges s’est retrouvé en situation de cessation de paiement… et, détail em… bêtant, dans l’impossibilité d’équiper ses lieux d’aisance de papier toilette.

Un pouvoir public se doit de montrer l'exemple. Au niveau de l’Etat fédéral, c'est tout l'inverse qui se passe.

Notre objectif était de mettre ce fait en évidence et de changer les pratiques. Dès ce mardi, j’interrogerai Yves Leterme, l’actuel Ministre du Budget, sur la nécessaire remise en cause du « principe de l’ancre », pointé comme la cause de ces retards par la plupart de ses collègues. Qui paie ses dettes s’enrichit, dit l’adage populaire. Et si c’était la première mesure à prendre pour mieux gérer l’Etat ?