30/05/08

Jeudi 29 mai : Pensions - En mai 2008, suite à une erreur de l'administration fiscale, de nombreux pensionnés ont perçu moins qu’en mai 2007 !

La semaine dernière, mon analyse de la situation difficile de trop nombreux pensionné(e)s faisait réagir la Ministre des Pensions (voir ci-dessous, 21 mai), et c’est tant mieux : les petites pensions ne se satisfont pas de slogans.

Ce jeudi 29 mai, en séance plénière de la Chambre, c’est le Ministre Reynders que j’ai interrogé pour connaître son interprétation d’une « augmentation » des pensions assez inattendue : les barèmes fiscaux n’ont pas été adaptés en même temps que les pensions ont été indexées en fonction de l’augmentation du coût de la vie.

Suite à l’augmentation du montant brut de la pension (deux sauts d'index de 2%), l’augmentation du précompte fait finalement baisser le montant perçu de la pension. Résultat : nombre de pensionnés, particulièrement ceux qui sont au seuil imposable (environ 1000 euros par mois), toucheront moins en mai 2008 qu’en mai 2007 (voir exemple concret ci à côté. Ce qui est un comble, chacun en conviendra !

Au-delà de l’ironie que les mauvaises langues trouveront dans le contraste entre les annonces triomphales et les montants réellement perçus par les pensionnés, ce manque à gagner pour les petites pensions est inacceptable.

Dans sa réponse, le Ministre des Finances m’a informé qu’il avait pris contact avec son administration et l'Office national des pensions pour corriger cette situation, si possible dans l’année.

Aux yeux d'ECOLO, il faut une correction immédiate du trop perçu par l’Etat : un million de pensionnés vivent avec moins de 1000 € par mois. Et pour ceux-là plus encore, chaque euro compte, pour se nourrir, se chauffer ou se soigner.

D’une façon générale, le gouvernement ne doit pas se tromper de combat : l’augmentation des plus petites pensions doit impérativement être plus importante que les 2 % annoncés, mais surtout, l’effet de décrochage des pensions par rapport aux autres revenus doit être enrayé : chaque année, le revenu des pensionnés décroche de 1,8% par rapport aux revenus des travailleurs. Les Belges vivent de plus en plus vieux, avec, pour celles et ceux qui bénéficient des plus petites pensions, un pouvoir d’achat de plus en plus en décrochage, avec des besoins grandissants… A ce problème, ni le Ministre des Finances, ni la Ministre des Pensions n’apporte de réponse satisfaisante à ce stade !

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Pour revoir la séquence de Frédéric Cauderlier consacrée, sur RTL-Tvi, à mon intervention à la Chambre, cliquer ici ou ci-dessous.
A moins que vous ne préfériez celle de Johanne Montay sur la RTBF...



Si vous préférez la presse écrite, vous pouvez aussi lire l'article de Vers l'Avenir ou de La Dernière Heure sur le sujet.

20/05/08

Mercredi 21 mai 2008 : Il est urgent de revaloriser les plus petites et les plus anciennes pensions

C’est passé trop inaperçu jeudi passé à cause du dossier BHV, mais l'essentiel de la séance a été occupé par un long débat sur le projet de loi-programme déposé par le gouvernement, au cours duquel je suis intervenu assez longuement sur le dossier "pensions", ce que vous pouvez revoir sur le site de la Chambre si ça vous intéresse. De même, à l'avant-veille d'un super Conseil des Ministres qui se saisira peut-être enfin sérieusement du dossier, Vers l'Avenir consacre ce matin une page complète à cette question.

Alors que le taux de pauvreté n’a jamais été aussi élevé parmi nos aînés (20,6% des + de 65 ans et 24,6% des + de 75 ans ont un revenu qui se situe sous le seuil de pauvreté, tandis que ce pourcentage est de 13% en moyenne pour l’ensemble de la population), alors que la non-liaison des allocations sociales au bien-être a provoqué un décrochage progressif du niveau de revenu relatif des pensionnées et pensionnés, alors que le fonds du vieillissement (qui doit permettre d’absorber le choc de l’arrivée massive à la pension des babyboomers) n’a plus été alimenté depuis deux ans, il n’y a plus de temps à perdre.

Plutôt que se perdre en questions institutionnelles et de reporter à après-demain les choix budgétaires en faveur de plus de solidarité, il est urgent que le gouvernement dégage des budgets importants pour prendre en compte l'enjeu du vieillissement. Cela passe par une revalorisation des plus petites et des plus anciennes pensions et par le dégagement de boni budgétaires pour alimenter le fonds du vieillissement.

Dans ce contexte, la décision de supprimer la cotisation de solidarité, qui coûtera à terme 300 millions d’euros au budget « pensions » est un choix étonnant, qui va à contre-courant des besoins et des véritables urgences. Le gouvernement fédéral s’occupe d’une fuite d’eau alors qu’il y a le feu à la maison !

S'il y a effectivement des moyens nouveaux pour les pensions, ils doivent prioritairement être utilisés en ce sens. D’après nos calculs, le montant de 300 millions d’euros prévus pour supprimer la cotisation des solidarité, additionné de 50 millions d’euros pour ce qui concerne les indépendants, permettrait déjà de relever, pour ce qui concerne les anciens indépendants et employés :
• de 4% les pensions prises avant 1985
• de 3% les pensions prises entre 1992 et 1985
• de 2% les pensions prises entre 1993 et 1999
• de 1% les pensions prises entre 2000 et 2007
… et d’atténuer ainsi les effets du temps sur les revenus des bénéficiaires de pensions.

Soyons attentifs à ce que le Gouvernement sortira de sa réunion en "super Conseil" : ces 350 millions pourraient être utilisés pour aider à sortir de la pauvreté les petits pensionnés... si telle était la volonté politique. Il s'agit en tout cas d'un bon test pour mesurer sa capacité et sa volonté à combattre la fracture sociale !

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RTL-Tvi a consacré ce mercredi soir une séquence à notre appel à une revalorisation des plus petites pensions, avec notamment le témoignage d'une ancienne infirmière, pensionnée, malade et qui doit vivre avec 922 euros par mois. A voir ou revoir en cliquant ici ou sur l'écran ci-dessous.



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La Ministre des Pensions, Marie Aréna, a réagi avec vigueur à la note d'analyse qui a été à l'origine de ce papier de Vers l'Avenir. C'est de bonne guerre et c'est son rôle.

Elle remet notamment en cause les chiffres publiés. Pourtant, ils proviennent tous de rapports officiels, présentés en commission des affaires sociales, du Comité d'Etude sur le Vieillissement ou de diverses administrations publiques.

Elle affirme aussi que de nouvelles mesures seront prises en faveur des pensions, notamment dans le cadre du super gouvernement de ce vendredi. On verra bien. A tout le moins, cette sortie dans la presse aura permis de remettre le dossier "pensions" au-dessus de la pile. C'était mon objectif!

18/05/08

Dimanche 18 mai : Le contrat de confiance entre la SNCB et les usagers du train en péril, il est temps d’agir !

On n’a jamais été aussi nombreux à prendre le train. Et pourtant, ça fait longtemps aussi qu’on n’a pas été aussi malmenés : multiplication d’incidents techniques (notamment sur la ligne Namur-Bruxelles) et mouvements de grève spontanés qui désorganisent le rail et prennent les navetteurs en otage ont soumis les nerfs des usagers du train à rude épreuve au cours des derniers mois.


Le dernier incident en date, c’est cet incendie qui a complètement désorganisé le rail mercredi dernier, empêchant de nombreux navetteurs wallons et bruxellois de rentrer chez eux. Le chaos était indescriptible dans les gares bruxelloises, l’information aux navetteurs complètement défaillante, la réaction beaucoup trop lente… et c’est miracle s’il n’y a pas eu d’accident. Ce jeudi, en séance plénière du Parlement, j’ai interrogé, avec quelques collègues, la Ministre Vervotte sur le sujet, mettant en évidence que c’est la relation de confiance entre la SNCB et les usagers qui étaient en jeu.

Car ce n’était pas la seule information inquiétante qui circulait : l’annonce de l’augmentation de salaire (25 à 30.000 euros supplémentaires) d’un des trois directeurs de la SNCB était particulièrement maladroite, à l’heure de négociations ardues avec les syndicats et face à un préavis de grève. Et ce qui devait arriver arrivera ce mardi, avec une grève générale et complète telle qu’on n’en avait plus vécu de longue date.


Face à cette manifestation de mauvaise humeur, qui malheureusement pénalisera tous les usagers du train et augmentera fortement notre empreinte écologique ce mardi, certains remettent sur la table la proposition du service minimal, impossible à organiser, contradictoire avec le principe universel du droit de grève et dangereux par rapport à la sécurité des usagers et des travailleurs.

Ce qu’il faut ? C’est retrouver la confiance des travailleurs et des usagers par une amélioration du fonctionnement de la structure, par un renforcement du dialogue social et par davantage d’investissements publics pour accélérer la modernisation des infrastructures et du matériel ferroviaires, pour améliorer la capacité du train, pour augmenter les fréquences là et quand c’est nécessaire, pour permettre plus facilement d’emmener son vélo avec soi, pour diminuer les tarifs internationaux, pour concurrencer effectivement les vols « avion » low cost, pour rouvrir des gares et sécuriser les points d’arrêt,…

Pourquoi tant d’investissement pour la route et si peu pour le chemin de fer ? C’est la question à se poser face au défi environnemental et aux enjeux de mobilité qui sont face à nous !

11/05/08

Nuit du jeudi 8 au vendredi 9 mai 2008 - BHV : Une vexation inutile, à l’issue d’un mauvais match de catch – Match nul dans tous les sens du terme !

Commencée à 14 heures, la séance plénière de la Chambre de ce jeudi 8 mai s’est terminée ce vendredi 9 mai à 2 heures 25 du matin.

Son résultat est – malheureusement - sans surprise. Le scénario était écrit à l’avance et a conduit, à l’exception notable du groupe ECOLO-Groen!, au vote d’une communauté contre l’autre communauté : 80 députés flamands ont voté pour la mise à l’ordre du jour du dossier BHV, 60 francophones ont voté contre et 2 députés se sont abstenus, les chefs de groupe ECOLO-Groen! Ce faisant, Meyrem Almaci et Jean-Marc Nollet ont voulu marquer au nom de notre groupe politique, l’inutilité de ce vote et la nécessité de plus de respect dans la recherche d’une nouvelle réforme de l’Etat négociée.

Suite à cet acte unilatéral et comme c’était attendu et prévu, les francophones de la majorité ont déposé une série d’amendements, par rapport auxquels ils ont sollicité l’avis du Conseil d’Etat, ce qui interrompait de facto les travaux…

Tout ça pour ça…

Au-delà de la dimension inacceptable de ce vote, de la responsabilité du Premier Ministre et de l’ensemble du gouvernement quant au fait qu’il ait pu advenir, l’impression vécue en direct était celle d’un mauvais match de catch, dont le scénario était vécu à l’avance et dont la plupart des acteurs (sauf sans doute les ennemis de la démocratie, les fascistes du Vlaams Belang, qui ont passé leur journée à éructer, et les plus extrémistes, qui participent au concours du meilleur flamand ou francophone) étaient peu fiers, alors que les défis sociaux, environnementaux et démocratiques qui sont face à nous méritent toute l’énergie des élus.

Pour notre part, nous avons choisi, dès après les élections du 10 juin 2007, de faire groupe commun avec Groen!, montrant l’exemple du dialogue et de la collaboration, et de mettre toute notre énergie à mettre à l’ordre du jour les questions qui nous semblent essentielles. Le tout est de trouver, particulièrement dans la communauté flamande, suffisamment de partenaires disponibles pour y œuvrer. Dans les discussions informelles, ils existent sans doute. Mais face à la pression médiatique et à celles des forces les plus extrémistes, ces bonnes volontés n’émergent que trop rarement dans l’espace public…

Et pourtant, il faudra y arriver. Par la négociation et dans le respect. Pas le revolver sur la tempe…

4/05/08

Du jeudi 1er au dimanche 4 mai : Coup de cœur pour Namur en Mai !

Bien que n’ayant pu y passer suffisamment de temps à mon goût, retenu par diverses activités, j’ai fait quelques passages – en famille – dans les rues de Namur au cours de ces quatre derniers jours. Namur en Mai est pour moi un rendez-vous incontournable, que je ne manquerai sous aucun prétexte, ou presque. Et j’ai à nouveau adoré les quelques spectacles que j’ai pu voir et surtout l’ambiance conviviale qui caractérise ce Festival des Arts Forains.

Je trouve ce concept, qui met la culture à portée de tous, assez génial par sa spontanéité et sa diversité. J’éprouve beaucoup de curiosité à voir ainsi s’agglutiner un public curieux et multiforme autour des spectacles de rue originaux et de qualité, pour partager une émotion culturelle, dans le cadre superbe des rues de Namur.

Plus que jamais, ce rendez-vous culturel a sa place dans le calendrier namurois et, quoi qu’en disent certains grincheux, mérite que les pouvoirs publics y investissent. Chapeau bas à celles et ceux qui l’ont mis sur pied il y a plus de 10 ans et à celles et ceux qui le font vivre encore aujourd’hui, dont l’échevine ECOLO de la Culture à la Ville de Namur, Anne Degand, qui n’a pas ménagé sa peine à côté de l’équipe organisatrice pour permettre à Namur en Mai de se dérouler dans les meilleures conditions malgré quelques soucis budgétaires. Longue vie à Namur en Mai !

Samedi 3 mai : JO et Droits de l’homme : manif devant l’ambassade de Chine et procession d’Echternach de la majorité

Comme vous l’aurez lu sur ce blog, ça fait quelques mois à présent qu’ECOLO et Groen! sont sur la balle et mettent la pression pour que les JO de Pékin
soient l’occasion d’améliorations fortes en matière de droit de l’homme, de liberté de la presse ou de respect de l’environnement. Le thème est à présent en plein au cœur de l’actualité : les reportages se multiplient sur le sujet, dans la presse écrite, radio ou télévisuelle, au gré des manifestations et des déclarations des un(e)s et des autres.

Le dimanche 13 avril, j’étais sur le plateau de Mise au Point (RTBF) pour présenter le point de vue d’ECOLO sur la question des droits de l’homme en Chine, dans le contexte des JO qui se dérouleront au mois d’août à Pékin. Un débat bien intéressant, particulièrement pour la confrontation entre Philippe Hensmans, le directeur d’Amnesty International Belgique et l’ambassadrice de Chine… qui refuse toute entrevue avec l’organisation de défense des droits de l’homme.

Ce samedi 3 mai, à l’invitation toujours d’Amnesty International, j’étais avec un millier de militants des droits de l’homme (et une belle délégation d’écologistes) devant l’ambassade de Chine
pour réclamer des « droits pour les Chinois ». À 100 jours ou à peu près de l’ouverture des JO de Pékin, il faut maintenir et renforcer la pression sur les autorités chinoises. Pour leur faire comprendre que l’Occident attend de fortes évolutions démocratiques et environnementales. Mais aussi pour envoyer des signaux à celles et ceux qui, là en Chine, osent résister et s’opposer.

Notre prochain objectif est à présent le vote par le Parlement fédéral d’une résolution, la plus offensive possible, sur le sujet. ECOLO et Groen! avaient déposé un tel texte dès le mois de novembre 2007.

Les partis de la majorité se sont plus récemment réveillés, mettant sur la table leur propre proposition… bien trop tiède à notre goût. Depuis lors, les négociations sont en cours pour muscler un texte que, paradoxalement, ils auraient plutôt tendance pour leur part à encore alléger, suite à l’audition de l’ambassadrice de Chine au Parlement. Plutôt que de se coucher face aux menaces plus ou moins explicites des autorités chinoises, nous pensons que la Belgique doit, tout au contraire, exercer sa capacité d’indignation. C'est vraiment le moment de mettre la pression pour "lever le couvercle de la marmite".

La suite de cette procession d’Echternach dans quelques jours… si du moins, le dossier BHV n’occulte ou ne bloque pas tout le travail parlementaire…

Jeudi 1er mai : A l'écoute de la FGTB, pour une Belgique plus solidaire et plus attentive aux plus faibles de notre société!

Pour la 4ème année consécutive, j’ai participé, avec quelques amis ECOLO, au 1er mai de la FGTB à Namur (qui a le grand mérite d’être « indépendant » de celui du parti à la rose). Il me semble en effet essentiel, dans le cadre de mon travail de député, d’être à l’écoute des mouvements sociaux et syndicaux, dans le respect des différences et des rôles de chacun. C'est ainsi que le 1er mai est un rendez-vous parmi de nombreux autres avec le monde syndical.

Quoi qu’il en soit, nous partageons tant avec la CSC qu’avec la FGTB la volonté de maintenir une politique de l'emploi fédérale, une sécurité sociale forte, voire de la développer encore pour répondre aux nouveaux enjeux comme le vieillissement ou la lutte contre une précarité grandissante. Ce qui est malheureusement aux antipodes de l’actualité politique, polluée par le dossier BHV, mais également du programme et des actes du gouvernement pentapartite, au mieux timide par rapport à ces questions, au pire en route pour un renforcement des inégalités et de la précarité.

Au cours de cette matinée passée à la Maison André Genot, j’ai particulièrement apprécié le discours d’Anne Demelenne, la nouvelle secrétaire générale de la FGTB ainsi que les discussions d’après meeting avec quelques militants, heureux sans doute de trouver des interlocuteurs différents de ceux qui occupent traditionnellement les premiers rangs de l’auditoire. Un plaisir partagé, assurément.