28/08/08

Jeudi 28 août. Belgacom. Pauvre Didier, qui va devoir diminuer son salaire…Triste Gouvernement, qui ne parvient pas à décider…

A plusieurs reprises au cours des mois passés, j’ai interrogé le Premier Ministre et la Ministre des Entreprises Publiques, Inge Vervotte, sur l’enjeu renouvellement du mandat du CEO de Belgacom, par rapport auquel une décision devait être prise avant la fin août, au risque de voir s’activer le parachute très doré (8 millions d’euros !) du Sieur Bellens et sur la nécessité de ramener son salaire à des proportions plus raisonnables que les près de 3 millions d’euros annuels actuellement offerts.

Comme sur pratiquement tous les autres dossiers, le gouvernement pentapartite aura attendu le dernier moment et aura choisi une méthode particulièrement peu courageuse (renvoyer la balle dans le camp de Bellens) pour agir. Cet amateurisme et cette indécision ridiculisent le gouvernement Leterme et occultent les questions stratégiques essentielles liées à cette entreprise publique autonome...

Si une remise en question radicale des conditions salariales du PDG de Belgacom apparaissait aussi nécessaire qu'évidente, vu les avantages démesurés dont M. Bellens a bénéficié jusqu’ici, on aurait pu franchement les diviser par trois, quatre ou cinq. Mais au-delà des 30% finalement concédés par le pauvre Didier, il apparaît évident que cette question aurait pu être mieux traitée dans le cadre d’un dialogue adulte au lieu de l’ultimatum rendu public à l’issue du kern de ce mercredi. De deux choses l’une : soit le CEO sortant était effectivement considéré comme la personne adéquate dans la fonction, et il convenait alors de négocier sérieusement avec lui ; soit il ne l’était pas et il s’agissait de se mettre il y a quelques mois à la recherche de sa ou son successeur, tout en annonçant à M. Bellens dans les délais ad hoc que son mandat ne serait pas renouvelé.

En attendant, on peut craindre à tout le moins que cet épisode laisse des traces dans les relations entre l’entreprise publique et son actionnaire principal, qu’elle aggrave encore les relations entre la direction et le Conseil d’Administration de Belgacom, mais aussi qu'il entache l’image de l’entreprise vis-à-vis de ses partenaires.

Les enjeux sont pourtant nombreux et méritent une approche autrement sérieuse de la part du gouvernement, qu’il s’agisse du maintien de l’emploi, de la garantie de dividendes pour l’Etat belge ou encore de la révision à la baisse des tarifs appliqués aux particuliers (qui ne font qu’augmenter, malgré les bénéfices de Belgacom), ainsi que d’un engagement plus volontariste de Belgacom dans la lutte contre la fracture numérique (pour rappel, les tarifs d’internet en Belgique sont les plus élevés en Europe).

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Pour voir la séquence que la RTBF a consacré à ce sujet ce jeudi 28 août (et mon interview), cliquez sur "play", ci-dessous.

8/08/08

Vendredi 8 août : Les droits humains ne sont pas un jeu ! – Pour des progrès humains, sociaux et environnementaux pour les Chinoises et les Chinois

C’est donc ce 08/08/2008 à 20h08 que débuteront les JO de Pékin.

Bien avant ceux-ci, nous nous sommes manifestés pour réclamer des Jeux Olympiques verts et propres, qui conduisent à des vrais progrès pour la population chinoise, aux antipodes des constats, confirmés ces derniers jours, de non-respect des droits humains, de censure journalistique ou de pollution qui ont caractérisé toute leur préparation.

A mes yeux, les Jeux Olympiques devraient constituer une grande fête des Nations, un espace de rencontre et de paix, une mise à l’honneur de la jeunesse et de la pratique sportive ; autant de valeurs que je partage et qui rassemble.

Malheureusement, on ne peut que constater qu’ils constituent - comme on pouvait s’en douter l’outil de propagande politique d’un régime bien peu respectueux des droits humains et qu’ils auront donné lieu à une répression et une censure inacceptable à l’égard de ceux qui osent s’exprimer ou qui se veulent les reflets de la réalité vécue en Chine.

Alors que la Chine avait promis une amélioration du respect des droits de l’homme, l’organisation de ces Jeux a conduit les autorités chinoises à adopter des comportements de plus en plus répressifs et autoritaires envers sa population.
Dans ce contexte et au-delà de l’exemple déjà connu de la censure de certains sites internet en Chine, la décision de mettre fin à la diffusion, en Asie, de la seule chaîne de télévision sinophone libre, NTDTV, est inadmissible . Et ce, d’autant plus que le siège d’Eutelsat se trouve à Paris, dans un pays où la liberté de la presse est sensée être respectée, mais qui a cédé aux pressions d’un gouvernement dont chacun connait les pratiques. A quelques jours de l’ouverture des JO, Pékin ne veut pas être dérangé par une chaîne de télévision « subversive » …et chacun semble en accepter les ukases. Surtout lorsqu’il s’agit, semble-t-il, d’obtenir de nouveaux marchés en échange. On est bien loin des propos engagés du président Sarkozy il y a quelques mois, à l’égard du gouvernement chinois.

Il est temps que les intérêts économiques et commerciaux cessent de primer sur le respect des droits de l’homme !

Dans ce contexte, Ecolo regrette que les autorités belges n’aient pas posé le choix d’un geste symbolique fort à l’égard des autorités chinoises, par exemple via un boycott de la cérémonie officielle d’ouverture des JO, malgré le vote unanime de résolutions au sein du Parlement fédéral comme au sein de celui de la Communauté française, à l’initiative des Verts.

Face aux critiques, les autorités chinoises condamnent ceux qui veulent mélanger Sport et politique, rejointes ce jeudi par le président du CIO, le Belge Jacques Rogge, rappelant les athlètes à « leur devoir de réserve ».

Ma conviction est, au contraire, que nous ne pouvons pas nous taire par rapport à cette situation. Ce serait un acte politique complice. La présence de milliers de journalistes en Chine devrait être une occasion unique de faire valoir notre capacité d’indignation et de « lever le couvercle de le marmite », comme le dit si bien Cohn-Bendit.

Notre responsabilité est dès lors de dénoncer tout abus et tout non-respect des droits de l’homme en Chine.

À ce titre, je me réjouis que des athlètes aient décidé de dénoncer la situation au Tibet mais aussi de de l’initiative des Verts Européens qui, via un blog, distribueront quotidiennement des médailles pour la liberté, à l’attention des militants chinois des droits de l’homme.

Dans la même logique, Ecolo participera aux différentes manifestations organisées ce vendredi à Bruxelles, pour que ces JO constituent l’occasion de progrès humains, sociaux et environnementaux pour les Chinoises et les Chinois !

Lundi 4 août : Beaucoup moins drôle, deux incendies dans la Basse-Sambre inondent la province de Namur de fumées nauséabondes…

A peine la fête d’Esperanzah était-elle finie que la foudre déclenchait un important incendie à l’usine de recyclage Comet Sambre à Chatelet (souvent dénoncée pour sa dangerosité par les écolos locaux). Et comme un malheur ne vient jamais seul, quelques heures plus tard, c’est à Fleurus que l’entreprise Deltrian International s’embrasait à son tour.

Si ces deux incendies ont pu être maîtrisés, grâce notamment à l’apport des services d’incendie de la ville d’Anvers, s’il se situait sur la province de Hainaut, leurs conséquences étaient du fait des vents dominants surtouts namuroises, comme en témoigne cette photo prise par Albert Mabille à Floreffe.

Et dans ce cadre, de très nombreuses lacunes ont été détectées en la matière de circulation de l’information et de sécurisation des personnes concernées. Ainsi, faute de consignes claires, les autorités communales namuroises concernées se sont retrouvées dans l’impossibilité d’informer correctement leurs concitoyens quant aux mesures de confinement à prendre et aux risques réels encourus pour leur santé.

D’après les informations recueillies auprès de notre conseiller communal Jean-Luc Revelard, la population de Sambreville n’a ainsi été conviée à se calfeutrer chez elle qu’après 10 heures du matin, soit 11 heures après le début de l’incendie !
Pour ECOLO, il convient, à la lumière de ces événements, d’évaluer rapidement l’efficacité des plans d’urgence à mettre en œuvre en cas d’accident, particulièrement dans la région de la Basse-Sambre, et la qualité de la circulation de l’information.

Nous avons dès lors demandé qu’une réunion extraordinaire d’évaluation se tienne rapidement, réunissant notamment des représentants du Ministère de l’Intérieur, des gouverneurs des provinces de Namur et de Hainaut et des services régionaux d’incendie concernés pour tirer tous les enseignements de la gestion des incidents de ce lundi.
Pour ce qui concerne la Basse-Sambre plus particulièrement, qui cumule les caractéristiques suivantes : contigüité de deux provinces, relative concentration industrielle (avec des entreprises comme Solvay ou l’IRE) et forte densité de population, il convient d’adopter des mesures spécifiques, préventives et réactives, afin d’assurer la santé et la sécurité de nos concitoyens.

C’est en ce sens que j’ai interrogé le Ministre de l’Intérieur, Patrick Dewael.

Vendredi 1er, Samedi 2 et Dimanche 3 août : Esperanzah, c’était super sympa !

Ça fait quelques années qu’on avait envie d’aller au Festival Esperanzah, sur le site de l'Abbaye de Floreffe, dont on ne nous disait que du bien. Mais voilà, à chaque fois, on était en vacances à l’étranger. Pas trop loin, mais juste assez pour ne pas pouvoir en être. On ne choisit pas toujours, en fonction des contraintes des uns et des autres !

Cette année, le calendrier a mieux fait les choses. Et je ne me plaindrai pas, tant on a vécu trois jours formidables lors de ce Festival.

En bref, Esperanzah c’est :
- un cadre superbe et accueillant
- des tas d’images sympas, comme le ciel bleu derrière la scène du jardin ou le camping multicolore en bord de Sambre
- un tas de rencontres de vieux potes, dont certains perdus depuis 10 ans
- une ambiance détendue et familiale
- du militantisme jusque dans l’assiette (des saucisses du Fugea aux assiettes Slow Food)
- une équipe organisatrice intelligente et à la recherche permanente de la cohérence
- des bénévoles en nombre, souriants et conscients de participer à une belle expérience humaine
- de l’artisanat Made in Dignity
- des stands associatifs, qui donnent du sens au festival
- des découvertes musicales toutes les demi-heures et qui sentaient bon le sud…
- des rendez-vous avec les amis Albert, Thérèse-Marie, Cécile, François, Isabelle, Jean-Marc, Fouad, Emily, Bruno… et j’en oublie
- le vendredi des Floreffois, qui peuvent participer à la fête pour l’euro symbolique, résultat d'une collaboration intelligente entre l'administration communale et les organisateurs du Festival

Bref, vous l’aurez deviné, j’ai passé trois superbes soirées à Esperanzah, tous sens en éveil.

Mon top 3 pour mon premier Esperanzah (qui ne sera pas le dernier), au-delà des heures passées à refaire le monde avec les amis, c’est, dans l’ordre croissant :

3. Les efforts pour une gestion durable de l’événement (c’est sûr, il y a encore des efforts à faire, mais rien que le fait d’exprimer une telle volonté mérite d’être souligné et doit donner l’exemple à d’autres rassemblements !)

2. Le lancement de la campagne 2009 du CNCD, sur le thème « Les travailleurs ne sont pas des outils: Travail décent, vie décente ». La preuve évidente qu’on peut amener une sensibilisation politique dans un évènement grand public.

1. Trois chanteuses extraordinaires : Pura Fe, Buika et surtout Rockia Traore

Bref, que du bonheur...

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Dans le cadre de sa série "Les Bons coins de l'été", le Quotidien de Namur m'a interrogé. J'ai répondu à Vincent Massaux que l'Abbaye de Floreffe, surtout - mais pas seulement - pendant Esperanzah, était un tout bel endroit. Chouette article illustré d'une photo de Denis Tombal, prise sur le Vif...

7/08/08

Mercredi 23 juillet : Yves Leterme, il n’y pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…

Ainsi donc, le seul objectif de la « démission » de celui dont il paraît qu’il est notre « Premier Ministre » était de pouvoir passer sans encombre le cap du 20 juillet, qui avait été présenté aux plus énervés des politiciens flamands, dont la NVA de Bart Dewever, comme l’échéance à laquelle un grand pas serait réalisé vers la grrrrande réforme de l’état dont ils rêvent jour et nuit. Il s’agissait donc d’une vulgaire manœuvre de diversion, pour laquelle la complicité du souverain aura été nécessaire et qui aura une nouvelle fois fait de la Belgique, autrefois réputée pour son rôle diplomatique central, la risée des pays étrangers. Pour sortir de la crise, on a nommé un trio de sympathique médiateurs… et on peut à présent continuer comme si de rien n’était…

Continuer comme si de rien n’était, c’était en tout cas le souhait de la majorité. Mais ECOLO et Groen ! ont néanmoins exigé des explications, déposant des demandes d’interpellation du Premier et obligeant, ce mercredi 23 juillet, la tenue d’une assemblée plénière extraordinaire… à l’issue de laquelle nous aurions espéré un nouveau vote de confiance (ou de méfiance) à l’égard du gouvernement en place, histoire de savoir où on en était…

Las, de débat, il n’y eut point. Yves Leterme a joué avec son Blackberry pendant qu’il était interpellé, il est venu débiter pour la énième fois son projet sans souffle social ou environnemental et puis a fait voter par les parlementaires de la majorité une « motion pure et simple » (càd, dans le jargon technique de la Chambre, une motion qui rejette sans autre forme de projet les textes déposés par la minorité, dont celui du groupe ECOLO-Groen !).

Pas plus que les fois précédentes, il n’aura les cinq minutes de courage politique pour être le Premier Ministre de tous les Belges, pour mettre la réforme de l’Etat à sa juste place ou appeler à plus de compréhension ou de respect. Peut-être cela ira-t-il mieux à l’issue de quelques semaines de vacances ? Mais le plus probable est que la législature se traîne encore un an avant un nouveau vote en juin 2009 pour renouveler en même temps les assemblées fédérales, régionales et européennes….

Lundi 21 juillet : Une fête nationale à réinventer !

En ce jour de fête nationale, le ciel s’est mis au diapason du climat politique : pluvieux et froid ; la drache nationale n’a pas raté le rendez-vous.

Pour ma part, j’ai rejoint la princesse Claire et le prince Laurent et tous les autres à la sortie du Te Deum, sur la place Saint-Aubain à Namur. Autant, il me semble utile de célébrer, une fois par an, le plaisir et l’importance de « vivre ensemble », autant je regrette que les cérémonies de notre fête nationale ne soient pas plus ouvertes à tous, notamment aux non-croyants, aux personnes d'autres convictions ou aux croyants non-chrétiens. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles notre fête nationale est finalement aussi peu populaire, malgré tout le respect que je dois aux présents autour de cette fête (les "obligés", les représentants des corps constitués ou les plus nostalgiques de la Belgique d’hier).

Après le Te Deum, hommage a été rendu, sous la statue de Léopold II, à celles et ceux qui se sont battus pour notre Liberté et qui méritent notre devoir de mémoire. Je ne peux m’empêcher, dans ce cadre, à penser à mes arrière-grand-père et grand-père paternels, dont le premier, Amédée Gilkinet (en photo ici à gauche) a payé de sa vie son choix de résistance à l’envahisseur, lors de la première guerre mondiale.

Enfin, nous avons été accueillis par les autorités namuroises au Jardin du Mayeur, pour le traditionnel « verre de l’amitié ». Il était aussi particulièrement intéressant de discuter le coup avec l’un ou l’autre présent, dont Pierre Wiame, journaliste à Vers l’Avenir, qui, comme Vincent Massaux de Sud Presse, a trouvé que mon point de vue sur le sujet valait un petit retour dans le journal du lendemain…

De quoi nourrir une petite polémique, certainement pas essentielle par rapport aux enjeux en matière de solidarité, de paix ou d'environnement aujourd'hui face à nous, mais au moins utile pour réveiller certains esprits...