23/10/08

Lundi 22 octobre 2009 : Réunion à Givet sur l’EPR – Le fatalisme coupable de certains bourgmestres namurois !

Les élus UMP des Ardennes françaises poursuivent leur travail de lobbying en vue de l’accueil d’une nouvelle centrale nucléaire, de type EPR, sur le site de Chooz (en France, mais, pour rappel, littéralement enclavé en Belgique). Ce lundi, ils avaient ainsi invité les bourgmestres belges concernés à venir découvrir la nature et l’ampleur de ce très mauvais projet.

Alerté par nos soins, les médias namurois étaient également présents et n’ont pas manqué, à l’issue de cette réunion, de recueillir les sentiments, en sens divers, des bourgmestres présents. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, à part de rares exceptions (100% favorables ou défavorables au projet), leur discours est tout sauf clair. Du genre « Le nucléaire, on n’est pas trop pour. Mais a-t-on vraiment le choix ? Si les Français veulent… Et puis, il est prévu des compensations financières, non ? ». Loin de l’opposition franche et claire que nous appelions de nos vœux, donc.

Cette attitude appelle trois réactions :

1. Être un mandataire public, c’est être capable d’initiative pour la défense de ses concitoyens !

Autant de tiédeur, d'attentisme ou de compréhension pour les promoteurs de ce projet funeste, cela frise l’irresponsabilité. Soyons clairs avec nos amis français, pour leur éviter de perdre du temps et de l’argent, en suivant une fausse piste. Disons leur NON, dès à présent!

2. Sur un projet aussi lourd sur le plan de la sécurité et de l’environnement, les Français ne peuvent décider tout seuls

Il est loin le temps où on pouvait faire tout et n’importe quoi en matière environnementale. S’il y a encore du chemin et du travail pour construire l’Europe sociale et verte de nos rêves, elle nous offre d’ores et déjà des outils comme la Convention d'Espoo du 25 février 1991 relative à l'évaluation de l'impact sur l'environnement dans un contexte transfrontalier ou la Directive 85/337. Il faut utiliser ces outils et le droit de véto qu’ils nous offrent de facto pour résister et contrer ce projet.

3. L’argent public devrait être consacré à des projets autrement plus durables !

Pour essayer de convaincre, les autorités font miroiter la création d’emplois directs et indirects, ainsi que les compensations financières dont bénéficieraient les communes belges. Mais que sont ces moyens et ces compensations par rapport aux risques encourus par des milliers de personnes? Et puis, s’il y a tant d’argent public disponible pour des chantiers énergétiques, ne faudrait-il pas les consacrer à renforcer l’efficacité énergétique, à développer les énergies renouvelables,… autant de secteurs créateurs d’emplois et de valeur ajoutée de proximité? Celle-là même qui doit par ailleurs nous aider à répondre à la crise économique et financière qui est face à nous. Poser la question, c'est y répondre!

Et ce ne sont là que quelques-uns des arguments que nous sommes prêts à défendre si jamais certains persistaient dans ce mauvais projet.

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Sur le site de Canal C, vous trouverez le reportage réalisé par Ma Télé sur la réunion de ce lundi 20 octobre à Chooz, ainsi que ma réaction courroucée

De même, en plus haut, vous aurez découvert mon interview par Emmanuel Wilputte, journaliste au quotidien Vers l'Avenir.

18/10/08

Vendredi 17 octobre: ECOLO demande aux bourgmestres namurois de dire NON à une nouvelle centrale nucléaire à Chooz!

Plusieurs maires, députés et sénateurs français rêvent d’accueillir à sur le site de Chooz une nouvelle centrale nucléaire de type EPR. Depuis quelques mois, ils multiplient les actions pour faire connaître leur intérêt pour ce projet, écrivant au Premier Ministre français ou, tout récemment, invitant les bourgmestres du sud de la province de Namur à une réunion relative à ce projet.

Dans ce courrier qui leur a adressé, le président du Conseil général des Ardennes, M. Benoît Huré confirme que « Convaincu de l’intérêt d’un tel projet pour le développement de son territoire, le département des Ardennes par la voix d’un certain nombre de ses élus a décidé de se porter candidat à l’accueil de cette deuxième centrale nucléaire EPR française sur le site de Chooz ». L’ambition des Français est de convaincre les communes belges d’appuyer ce projet, leur faisant miroiter, peut-être, de sonnantes et trébuchantes compensations financières.

Pour ECOLO, l’option d’installer une nouvelle centrale nucléaire à Chooz ne peut être acceptée ou pire soutenue par des autorités de notre pays, dès lors que la population belge est directement concernée par un développement nucléaire aussi proche de nos frontières. Chooz est littéralement enclavé sur notre territoire, les vents dominants soufflent sur la Belgique, la Meuse s’écoule vers la Belgique et la zone de qualification de 10 kilomètres s'étend essentiellement sur notre pays.

C'est pour cela que j'ai interrogé, au mois de juillet, le Ministre belge de l’Intérieur, Patrick Dewael, afin qu’il marque le profond désaccord de la Belgique par rapport à ce projet. Je le réinterpellerai très prochainement sur le sujet, afin de connaître l’évolution de ces contacts avec les autorités françaises.

Il faut à présent que les communes namuroises marquent également leur désaccord par rapport à ce projet funeste, de façon claire et nette.

C’est en ce sens que j'ai écrit ce vendredi aux bourgmestres de Houyet, Beauraing, Doische, Gedinne, Hastière, Viroinval et Philippeville, membres de la Commission Locale d'Information de Chooz. En clair, ECOLO demande aux communes concertées, trop discrètes jusqu’ici, de faire preuve d’initiative et de responsabilité et de dire NON au projet EPR, le plus rapidement et le plus clairement possible. Vu l’enjeu majeur que cela représente, nous ne pourrions pas comprendre qu’il en soit autrement

Mardi, mercredi et jeudi 15, 16 et 17 octobre 2008 : Déclaration de politique fédérale - Pas de quoi être fier d’appartenir à cette majorité fédérale!

Moment de tension impressionnant, jeudi, vers 20h00. Après que le Premier Ministre ait répondu aux critiques et questions formulées pendant deux jours par le Parlement. C’est autour de Jean-Marc Nollet, chef de groupe ECOLO-Groen !, de s’exprimer. Et il interroge, les yeux dans les yeux (ou presque, parce que le Premier Ministre préfère se réfugier dans son Blackberry ou dans ses papiers), pour connaître son avis réel sur la question du sort réservé aux sans papiers. Car, en plus d’avoir élaboré et défendu mordicus un budget virtuel, le gouvernement aura pêché par son incapacité à décider et à donner une réponse humaine aux milliers de personnes concernées dans notre pays. Grand moment de solitude pour le Premier Ministre, sans doute sans aucune mesure avec la détresse des sans papiers, mais le silence qu’il a, à nouveau, réservé à cette question essentielle n’est pas digne du chef d’un gouvernement. Ni d’ailleurs du gouvernement d’un pays démocratique, qui porte collectivement la responsabilité de cet énorme gâchis humain.

Au-delà de la question, cruciale et essentielle, du sort réservé aux familles sans-papiers, ce sont les mensonges du gouvernement fédéral qui ont retenu le plus notre attention et ont fait l’objet de nos critiques. Le budget a été présenté comme étant en équilibre, c’est-à-dire sans déficit, mais il est intenable dès lors qu’il se base sur des hypothèses irréalistes et sur des recettes incertaines. De même, les réinvestissements dans les matières sociales, urgents au regard des tensions sociales et des revendications de la rue, sont bien insuffisantes, malgré les déclarations d’autosatisfaction du PS et du cdH. Les allocations sociales, et notamment les pensions, continueront de décrocher par rapport au bien-être. Les allocataires continueront de voir leur niveau de vie et leur dignité rabotée. La proposition de loi d’ECOLO et Groen ! visant à relever les allocations sociales minimales jusqu’au seuil de pauvreté ne sera pas votée, ni encore moins appliquée. Bref, malheureusement, rien n’indique qu’on puisse enrayer le phénomène grandissant de la pauvreté, qui concerne 14% des citoyens belges, et cela, des deux côtés de la frontière linguistique.

De même, un tas d’options avancées nous semblent inacceptables, comme celle de débudgéter la SNCB ou la Poste ou de supprimer, à l’aveugle, un grand nombre de postes de fonctionnaires.

Enfin et surtout, on attend, en vain, un projet un peu enthousiasmant, qui prenne enfin à bras-le-corps, les enjeux énergétiques et environnementaux qui sont face à nous. La crise financière, qu’Yves Leterme utilise comme cache-sexe pour son manque de projet ou d’initiative, est au contraire une extraordinaire occasion de réformer en profondeur le système, pour remettre l’économie au service de l’homme et de son milieu de vie.

Pour cela, il faudrait du courage et de la vision, deux qualités absentes du gouvernement pentapartite. Il l’a encore prouvé au cours de ces trois jours de débat, justifiant totalement le vote de méfiance posé par le groupe ECOLO-Groen ! vers 1h00 du matin ce vendredi…

11/10/08

Jeudi 8 octobre : Rencontre émouvante avec Ingrid Bétancourt à la Chambre

Moment de forte émotion et longues salves d'applaudissement, ce jeudi à la Chambre, avec la venue d’Ingrid Bétancourt, invitée par les présidents du Sénat et de la Chambre, à l’initiative d’ECOLO et Groen!, à une rencontre à l’occasion de son passage en Belgique. Le discours de l’ancienne sénatrice colombienne, marqué d’humanité, d’émotion mais aussi d’un certain mysticisme, aura constitué une respiration par rapport aux éclats communautaires qui ont trop souvent marqué l’hémicycle ces derniers mois mais aussi à la crise financière qui marque le monde entier.

Déjà étonnante de charisme et de force comme candidate verte pour la présidence colombienne (découvrez son discours à l’occasion d’une rencontre mondiale des Verts en 2001), Ingrid Bétancourt est plus percutante que jamais après l’épreuve, « parfois pire que la mort » qu’elle a vécu au cours de ses trop longues années de captivité.

Émue de se trouver en Belgique, d’où sont nés les comités Bétancourt peu après son enlèvement, en février 2002, reconnaissante envers ceux et celles (dont l’ex députée ECOLO et d’origine colombienne Marie Nagy) qui se sont battus pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli, étonnée de la ressemblance de notre hémicycle avec le Sénat colombien, obsédée ou quasi par le sort des otages encore retenus dans la jungle amazonienne et par l’avenir de son pays, la Colombienne nous a dit combien elle appréciait la Belgique et la considérait comme un modèle, à reproduire, de cohabitation pacifique et de solidarité entre les peuples. "Il nous faut cette unité pour surmonter les problèmes que nous connaissons en Colombie, pour trouver la paix", a-t-elle notamment dit aux députés et sénateurs belges réunis devant elle.

Parfois, il faut pouvoir prendre du recul par rapport à sa propre réalité, pour en comprendre la vraie valeur. Chapeau bas et merci à vous aussi, Madame !

6/10/08

Lundi 6 octobre - Le gouvernement Leterme doit s'investir prioritairement dans l'urgence sociale!

Les actions de protestation qui ont été mises sur pied ce jour sont la résultante de 15 mois d’immobilisme et de non-décision à la tête de l’Etat. La crise financière belge et internationale ne fait que rajouter à l’inquiétude des familles les plus modestes confrontées depuis des mois à la baisse de leur pouvoir d’achat et à la hausse du prix de l’énergie et des produits alimentaires. Ce qui s’exprime aujourd’hui est un ras-le-bol par trop compréhensible.

Il est temps d'arrêter les gesticulations sur le pouvoir d'achat, et de passer aux actes. ECOLO réclame du gouvernement Leterme des mesures fortes en matière d’emploi, de lutte contre les inégalités ainsi que de pouvoir d’achat.
Nos propositions en la matière sont nombreuses et s'inscrivent dans une perspective de solidarité et de redistribution bénéficiant aussi aux personnes ayant les revenus les plus faibles.

Citons seulement:
- la liaison des pensions et de toutes les allocations sociales au bien-être,
- l'individualisation des droits sociaux (en tenant compte des situations acquises)
- le maintien et le redéploiement de services publics de proximité
- l'automatisation de l'obtention des avantages du statut OMNIO pour tous les ayant-droits
- un ensemble de mesures pour aider chacun et particulièrement les plus petits revenus à diminuer sa facture énergétique...

Nous ne manquerons pas de les répéter dans les prochains jours pour que cette dimension aussi soit prise en compte dans la déclaration gouvernementale que doit prononcer, le mardi 14 prochain, le Premier Ministre à la Chambre.

Pour rendre mon travail de parlementaire le plus efficace et le plus concret possible, je rencontre régulièrement les acteurs de la société civile de tous bords. C'est dans ces moments-là que se tissent les liens entre le travail législatif qui semble lointain du citoyen et les préoccupations quotidiennes des gens, relayées par différentes organisations. Ces moments sont complémentaires aux journées d'action comme celle de ce jour et contribuent à transformer un mouvement d'humeur en un changement de société.