7/03/11

Retrouvez désormais de mes nouvelles sur www.gilki.net

Enfin, ça y est, j'abandonne ce blog pour un site un bon et due forme sur lequel vous pourrez avoir désormais régulièrement de mes nouvelles: prise de position, interview, propositions de loi, questions parlementaires, coups de cœur ou coups de gueule sont désormais à lire sur www.gilki.net.

Au plaisir de vous y retrouver!

GG

Lundi 7 mars: Les pistes d'ECOLO pour verdir l'AIP

En attendant, dans quelques jours, la mise en ligne de mon nouveau site www.gilki.net, vous pourrez lire ci-dessous, mon interview parue sur une pleine page, ce matin, dans Métro pour expliciter les pistes d'ECOLO pour verdir l'AIP...

Et si vous voulez en connaître plus, consultez l'ensemble de nos propositions en la matière sur le site d'ECOLO...

«On a un bon AIP seulement
si on a un bon gouvernement»


Bruxelles La grève générale menée vendredi par les syndicats socialiste et libéral a paralysé partiellement le pays. Depuis l’opposition fédérale, le député Ecolo Georges Gilkinet souhaite aussi modifier le texte. Il présentera à la Chambre six amendements au projet d’accord interprofessionnel (AIP) que le gouvernement fédéral a décidé de mettre en œuvre.

Benoît Toussaint

Quelle est votre réaction à la grève générale organisée par deux syndicats vendredi dernier?
«Même si ce n’est pas à moi de juger des actions mises en place par les syndicats, je constate que bloquer des routes n’est pas la méthode la plus
populaire pour se faire entendre. Mais moi, j’aime surtout travailler sur les causes de ce qui s’est passé.»

Vous critiquez la forme. Pas le fond?
«Cette colère est légitime. Le ras-le-bol qui s’est exprimé est le résultat d’une dégradation continue des conditions de travail. L’échec des négociations interprofessionnelles cristallise cela. Ces négociations, qui sont une spécificité belge, sont normalement le moyen de conserver la paix sociale dans le pays.»

Le 18 janvier, le Groupe des Dix, soit les partenaires sociaux chargés de négocier l’AIP, était parvenu à un projet d’accord. Tout le monde se réjouissait de cet accord avant que deux syndicats ne rejettent le texte...
«C’est vrai. Mais on sent que la négociation a été difficile. Les syndicats ont paraphé le document, mais on sentait bien qu’il n’y avait pas de grande satisfaction. La CSC, qui a finalement voté en faveur de ce projet d’AIP, l’a fait sans enthousiasme. Mais je crois surtout que l’on ne peut avoir un bon AIP que si l’on a un bon gouvernement.»

Que voulez-vous dire?
«Que l’on ne peut avoir un bon AIP que quand on a un gouvernement derrière qui accompagne les négociations et qui a un véritable projet économique porteur. Ce projet doit aider les patrons et les syndicats à s’accorder.»

Donc, le projet d’AIP conclu n’était pas un bon texte, selon vous?
«Cet AIP est clairement minimaliste. La plupart des mesures qui y figurent sont la stricte application de la loi. Point.»

Avec cet AIP, l’indexation automatique des salaires est tout de même maintenue...
«Oui, mais c’est juste l’application de la loi. Dans le même ordre d’idées, la liaison au bien-être des allocations sociales, c’est aussi la loi.»

A vous entendre, il n’y a donc pas d’avancées...
«Présenter le maintien de l’indexation automatique des salaires comme une avancée est problématique. On sent bien que notre système est attaqué au niveau européen. La chancelière allemande Angela Merkel a notamment critiqué notre mécanisme. Le cadre général est clairement difficile et donc, on pourrait être tenté de dire: ‘Ouf! on a sauvé l’indexation’. Mais c’est un mécanisme essentiel car il permet notamment une meilleure redistribution des profits entre les travailleurs et les actionnaires. De plus, ce mécanisme assure aussi une paix sociale.»

Ecolo vient à la Chambre avec six amendements au texte. Ce n’est pas un peu tard alors que le gouvernement d’Yves Leterme a annoncé qu’il ne bougerait pas et qu’il appliquerait l’AIP?
«Non. Le gouvernement a décidé de faire appliquer son projet d’AIP. Mais il doit le couler dans des textes de loi. Et là, le parlement a le pouvoir de déposer des amendements. Et sur ce terrain-là, Ecolo et Groen! allons nous battre. Nous allons essayer de convaincre nos collègues de la pertinence de nos amendements. Je sais bien que ce ne sera pas facile.»

Quels sont ces six amendements?
«Notre premier amendement concerne le salaire minimum. Nous proposons une augmentation en deux ans de 2x20 € par mois, pour moitié à charge de l’employeur et pour moitié à charge de l’Etat. Le texte actuel n’offre une augmentation du salaire minimum que de 10 € par mois. Notre deuxième amendement sur les salaires concerne la norme d’augmentation salariale. Nous considérons qu’il ne faut pas fixer de plafond de négociation, comme les 0,3% actuellement sur la table. Il faut laisser chaque secteur décider individuellement. Nos autres amendements concernent l’harmonisation des statuts ouvriers-employés.»

Qu’il faut donc harmoniser?
«Bien sûr! Au niveau du préavis, il s’agit d’augmenter graduellement celui des ouvriers. Nous voulons l’augmenter de 20% dès 2014 au lieu de 2016 comme le prévoit l’AIP. De plus, le préavis doit, selon nous, être à charge des entreprises et non de la collectivité car l’employeur réfléchira à deux fois avant de licencier un membre de son personnel. En parallèle, et c’est notre 4e amendement, nous refusons toute diminution de la durée de préavis des employés. Nos deux derniers amendements concernent la suppression du jour de carence pour les ouvriers et la prolongation des mesures de réduction collective du temps de travail ou de crédit-temps de crise en cas de difficultés dans l’entreprise.»

Vous le dites vous-mêmes, ce sera difficile de faire passer ces amendements...
«C’est vrai, mais nous nous battrons au parlement. Par ailleurs, le calendrier social ne s’arrête pas seulement à l’AIP. Le contexte européen n’aide pas avec le projet de nouvelle gouvernance économique qui se prépare. On l’a vu, l’obsession du moment est le retour à l’équilibre budgétaire via l’austérité. En clair, on veut faire à nouveau tout retomber sur les travailleurs. Il existe pourtant d’autres pistes.»

Lesquelles?
«Par exemple, personne ne remet en cause les avantages fiscaux donnés aux grandes entreprises comme, chez nous, les intérêts notionnels et on ne parle toujours pas de véritable taxation sur le capital alors que des entreprises significatives du secteur financier renouent avec le profit. Une harmonisation des politiques fiscales européennes peut aider. Par ailleurs, j’aimerais aussi rappeler aux entreprises que, faire des économies, ne signifie pas uniquement geler les salaires. Les coûts énergétiques sont à ce titre plus importants que les coûts salariaux. La part des coûts énergétiques ne fait qu’augmenter dans les entreprises, et bien plus que les salaires! La Banque nationale le dit dans le rapport qu’elle a présenté à la Chambre la semaine dernière.»

Vous voulez «verdir» les AIP?
«Tout à fait. Nous voulons rendre l’aspect «performance énergétique» obligatoire pour le prochain AIP, dans deux ans.»

Un fichier central de tous les comptes en banques

La Chambre a adopté la semaine dernière en Commission la levée partielle du secret bancaire. Une bonne chose?
«Absolument. Cet accord intervient après un an de travail au sein de la Commission «fraude fiscale» mise en place à l’époque par Jean-Marc Nollet (Ecolo). On y avait fait un très bon travail parlementaire de fond et cela a permis d’aboutir à un consensus. Une des 108 recommandations qui me réjouissait particulièrement était en effet la levée du secret bancaire. J’ai alors pris le relais de Jean-Marc, parti au gouvernement wallon, pour déposer une proposition de loi en ce sens.»

Quelle est l’avancée principale selon vous?
«Ma proposition de loi parlait de la création d’un
fichier central des comptes bancaires avec simplement le numéro du compte et l’identité de son titulaire. Actuellement, ça n’existe pas en Belgique et donc, cela complique le travail de l’administration fiscale. Il faut savoir qu’un tel fichier existe en France. Dans un premier temps, on a eu des réticences des autres partis notamment au niveau de la protection de la vie privée. Mais, grâce aux auditions menées en Commission des Finances, on a pu libérer les esprits. Ce n’est pas mon texte en tant que tel qui est passé, mais la proposition de création d’un fichier central des comptes y figure bien.»

Il s’agit bien d’une levée partielle du secret bancaire?
«Oui. Elle n’est que partielle. On conserve des insatisfactions par rapport au texte qu’a voté la majorité. Je pense surtout aux conditions de levée du secret bancaire. Elles me semblent encore trop compliquées. Cela étant, j’estime qu’on a fait un bon pas de 80% en avant car lutter contre la fraude fiscale permet déjà de trouver des budgets.»

Dans quelle proportion?
«Il n’existe bien entendu pas de chiffres officiels. Mais selon les estimations, l’Etat pourrait récupérer 5
milliards € rien qu’en luttant efficacement contre la fraude fiscale.»

8/02/11

Mardi 8 février: AIP - Le Gouvernement doit entendre les travailleurs!

Si ce blog n'a pas été régulièrement alimenté depuis les élections de juin dernier, ce n'est pas parce que mon actualité politique et parlementaire était réduite à son minimum. Que du contraire, les négociations institutionnelles et le suivi du gouvernement en affaires courantes ont bien occupé mes jours, mes soirées et parfois mes nuits, que ce soit le week-end ou la semaine...

Si ce blog n'a pas été régulièrement alimenté, c'est parce que nous préparons en coulisse une nouvelle version de www.gilki.net, plus complète en plus conviviale. Plus que quelques jours à attendre pour qu'elle fonctionne...

En attendant, vous trouverez ci-dessus mon interview à propos du rejet par les organisations syndicales du projet d'Accord Interprofessionnel et la nécessaire prise en compte des légitimes inquiétudes des travailleurs...

Et si vous préférez la version Jacky Morael, dans La Libre Belgique (le contenu est quasiment le même), cliquez ici: http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/641227/jacky-morael-priorite-a-l-urgence.html

Bonne lecture et à bientôt sur un www.gilki.net relooké et reboosté.

GG