18/10/08

Mardi, mercredi et jeudi 15, 16 et 17 octobre 2008 : Déclaration de politique fédérale - Pas de quoi être fier d’appartenir à cette majorité fédérale!

Moment de tension impressionnant, jeudi, vers 20h00. Après que le Premier Ministre ait répondu aux critiques et questions formulées pendant deux jours par le Parlement. C’est autour de Jean-Marc Nollet, chef de groupe ECOLO-Groen !, de s’exprimer. Et il interroge, les yeux dans les yeux (ou presque, parce que le Premier Ministre préfère se réfugier dans son Blackberry ou dans ses papiers), pour connaître son avis réel sur la question du sort réservé aux sans papiers. Car, en plus d’avoir élaboré et défendu mordicus un budget virtuel, le gouvernement aura pêché par son incapacité à décider et à donner une réponse humaine aux milliers de personnes concernées dans notre pays. Grand moment de solitude pour le Premier Ministre, sans doute sans aucune mesure avec la détresse des sans papiers, mais le silence qu’il a, à nouveau, réservé à cette question essentielle n’est pas digne du chef d’un gouvernement. Ni d’ailleurs du gouvernement d’un pays démocratique, qui porte collectivement la responsabilité de cet énorme gâchis humain.

Au-delà de la question, cruciale et essentielle, du sort réservé aux familles sans-papiers, ce sont les mensonges du gouvernement fédéral qui ont retenu le plus notre attention et ont fait l’objet de nos critiques. Le budget a été présenté comme étant en équilibre, c’est-à-dire sans déficit, mais il est intenable dès lors qu’il se base sur des hypothèses irréalistes et sur des recettes incertaines. De même, les réinvestissements dans les matières sociales, urgents au regard des tensions sociales et des revendications de la rue, sont bien insuffisantes, malgré les déclarations d’autosatisfaction du PS et du cdH. Les allocations sociales, et notamment les pensions, continueront de décrocher par rapport au bien-être. Les allocataires continueront de voir leur niveau de vie et leur dignité rabotée. La proposition de loi d’ECOLO et Groen ! visant à relever les allocations sociales minimales jusqu’au seuil de pauvreté ne sera pas votée, ni encore moins appliquée. Bref, malheureusement, rien n’indique qu’on puisse enrayer le phénomène grandissant de la pauvreté, qui concerne 14% des citoyens belges, et cela, des deux côtés de la frontière linguistique.

De même, un tas d’options avancées nous semblent inacceptables, comme celle de débudgéter la SNCB ou la Poste ou de supprimer, à l’aveugle, un grand nombre de postes de fonctionnaires.

Enfin et surtout, on attend, en vain, un projet un peu enthousiasmant, qui prenne enfin à bras-le-corps, les enjeux énergétiques et environnementaux qui sont face à nous. La crise financière, qu’Yves Leterme utilise comme cache-sexe pour son manque de projet ou d’initiative, est au contraire une extraordinaire occasion de réformer en profondeur le système, pour remettre l’économie au service de l’homme et de son milieu de vie.

Pour cela, il faudrait du courage et de la vision, deux qualités absentes du gouvernement pentapartite. Il l’a encore prouvé au cours de ces trois jours de débat, justifiant totalement le vote de méfiance posé par le groupe ECOLO-Groen ! vers 1h00 du matin ce vendredi…

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