
Au rayon des causes de cette situation, il y a certes une certaine érosion du volume de courrier distribué, avec la concurrence de l’internet, mais il y a également l’ouverture de son capital à un actionnaire privé, qui veut des résultats financiers à court terme, ou les exigences européennes de libéralisation du marché postal et des contrats de gestion qui l’enferment dans un carcan.
Résultat, le volume et la qualité du service offert se restreignent : on ferme des bureaux de poste, on diminue le personnel, la Banque de la Poste est toujours moins accessible. Et demain, peut-être, on fera distribuer le courrier par des distributeurs sous statut indépendant et avec des contrats de très courte durée.
Ce faisant, plutôt qu’aider la Poste à résister à toutes les pressions auxquelles elle est soumise, l’Etat participe de la fragilisation et de la flexibilisation de l’emploi, de même que de la remise en cause de la place des services publics dans cette société. Des milliers de suppression de postes de travail sont annoncés. Tout le contraire de ce qui devrait être fait en cette période de crise.
À de nombreuses reprises, et notamment ce jeudi 20 novembre en séance plénière de la Chambre, j’ai interpellé la Ministre Vervotte, en charge des entreprises publiques, sur le sujet, pour lui demander d’éviter ce massacre social. Pour lui demander de donner à la Poste les moyens nécessaires pour résister à la pression.
Malheureusement, malgré son passé syndical, la Ministre en charge des Entreprises Publiques semble bien fataliste par rapport à ce qui s’annonce et ne veut pas remettre en cause les mesures de rationalisation en cours. Avec l’ensemble des composantes du Gouvernement (y compris les partis qui dénoncent, avec nous, la situation présente et essaient de se refaire une virginité avec des discours non-suivis de résultat), elle est responsable de cette situation inacceptable et contre laquelle nous continuerons de nous battre !