29/11/07

Jeudi 29 novembre: Centre de Recherche Agronomique de la Région Wallonne : des conditions de travail déplorables !

L’exercice du contrôle parlementaire peut mener à de saisissantes découvertes : le cœur même de l’agro-bio-pôle wallon recèle des chancres dignes de l’Europe de l’est des années 60. Plusieurs visites et rencontres sur site m’ont poussé à interpeller le Ministre, Reynders, en charge de la Régie des Bâtiments et à mettre en lumière ce qui est une situation dangereuse pour les travailleurs et un camouflet pour la recherche scientifique wallonne.

Dans le cadre de la régionalisation de l’agriculture, le personnel et les budgets du Centre de Recherche Agronomique, dont les bâtiments sont notamment situés à Gembloux, ont été transférés à la Région Wallonne en octobre 2002. Un organisme d’intérêt public, le Centre Wallon de Recherche Agronomique (CRAW), a par la suite été créé par la Région Wallonne, le 15 janvier 2004.

Le CRAW continue d’occuper des bâtiments appartenant à la Régie des Bâtiments, dont la Région wallonne par l’intermédiaire du CRAW est en quelque sorte le locataire.

Malheureusement, la Régie des Bâtiments se fait aujourd’hui tirer l’oreille pour assumer sa qualité de propriétaire, reportant la responsabilité de l’entretien à la Région. Région qui se défend de cette responsabilité, arguant que des investissements auraient dû être consentis par le passé, et réclamant une compensation à l’Etat fédéral pour ces bâtiments qu’elle devra gérer, lorsque l’imbroglio administratif autour de cette régionalisation aura pris fin. De cette partie de ping pong, ce sont les travailleurs et la recherche wallonne qui sont aujourd’hui les victimes !

Cette régionalisation de la Recherche en matière agricole, dont José Happart, alors Ministre de l’agriculture, a été un des artisans, s’est faite sans réelle évaluation des coûts de gestion. Elle a été décrite par le Ministre de l’époque comme « une victoire pour l’agriculture wallonne ». Encore aurait-il fallu donner à ce centre l’ampleur qu’il mérite !

Des ruines !

En attendant que cesse ce scandaleux jeu de déresponsabilisation, la sécurité des travailleuses et travailleurs du CRAW est mise en danger. J'ai pu le constater personnellement en me rendant sur place.

Mes visites à Libramont et Gembloux m'ont fait découvrir des problèmes de plusieurs ordres :

  • sécurité des travailleurs et hygiène : des produits volatils et dangereux sont stockés inadéquatement, il n’y a pas de système d’alarme incendie dans certains bâtiments, des installations électriques sont vétustes et dangereuses ;
  • énergie : une absence de gestion de l’énergie (eau, électricité,…) d’un gros consommateur tel que le CRAW peut coûter excessivement cher ! Et c’est bien le cas. L’efficacité énergétique des bâtiments est excessivement faible, et à titre d’exemple, le toit du hangar où se déroulent les cultures in vitro n’est pas isolé !
  • délabrement des bâtiments : en l’absence d’entretien des lieux, des châssis placés à la fin des années 90 mais non-entretenus sont complètement dégradés, des arbres poussent dans les corniches, la végétation envahit certains bâtiments,…

Les suites

Alors que de nombreux signaux d’alarme ont été donnés par les travailleurs, mais aussi par les services d’incendie et une société d’audit externe, ni la Régie des bâtiments ni la Région Wallonne n’ont pris leurs responsabilités jusqu’ici.

Les questions posées et la médiatisation du dossier donneront-elles enfin une conscience de l’urgence aux Ministres Reynders et Lutgen, responsables à titres divers de cette situation ?

C’est mon espoir en rendant publique cette situation inacceptable.

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Pour lire mon échange sur le sujet avec le Ministre Jamar, représentant Didier Reynders, en charge de la Régie des Bâtiments, cliquer ici

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