25/03/08

Samedi 22 mars 2008 - Débat d’investiture au parlement fédéral - Pas de confiance verte à Leterme 1er

C’est ce samedi 22 mars que la Chambre devait « voter la confiance » au gouvernement piloté par Yves Leterme. Et après 9 mois de flou, la majorité pentapartite n'a pas amélioré sa cohérence, avec un Bart De Wever (NV-A) qui s'abstient tout en étant dans la majorité et un accord sans chiffres et sans arbitrage.

Au sein de l’opposition, ECOLO et Groen ! entendent pour leur part être utiles et faire œuvre de service public. Par la voix de Meyrem Almaci et Jean-Marc Nollet, nos porte-parole, nous avons surtout exprimé, au cours de ce débat, nos profonds désaccords en matière fiscale, sociale et environnementale par rapport à ce projet peu enthousiasmant, qui nous était présenté par ce gouvernement « Mikado » . Ce qui justifie totalement le vote négatif que nous avons posé en fin de séance !

Retour sur cette journée de débat, autour de quatre moments forts qui l’ont ponctuée :

1. Quand Joëlle Milquet est interrogée sur « la mesure-phare du gouvernement en matière environnementale », elle répond « un sommet mondial à Bruxelles ! ».
Tout est dit, non ? Suivant son accord, la pentapartite constituera une « task force » chargée… de réaliser une nouvelle étude sur le climat. Les constats, pourtant, sont posés et partagés aujourd’hui par tous. Ce qu’il faut, c’est prendre résolument la tête du peloton européen en matière d’économies d’énergie, de développement du renouvelable, de réduction des émissions de CO2. De nombreuses études ont été réalisées au cours des dernières années sur la question, que Jean-Marc a remis, une à une, à un Paul Magnette sans voix. Reste à espérer que le Ministre de l’énergie et du climat se montre un peu plus efficace et moins absent dans l’action…

2. En matière fiscale et de solidarités, Elio Di Rupo est très fier d’affirmer que les mots « réforme fiscale » ne figurent pas dans l’accord pentapartite et de revendre pour la troisième fois des mesures déjà décidées.
Ça n’empêche des tas d’ouvertures à de nouvelles réductions d’impôts, pas parmi les plus redistributives, loin de là !, de figurer dans le texte dont le PS et le cdH sont si aussi fiers que le MR. La réforme des tranches d’impôts ou la suppression de la cotisation de solidarité sur les pensions seront très coûteuses et bénéficieront surtout à ceux qui en ont le moins besoin. Face à ce constat implacable, le président du PS est resté sans voix, appelant juste « à plus d’honnêteté intellectuelle », avant que la vice-première Laurette se mette à crier (« argument faible, criez fort ! », dit toujours un vieux routinier de la politique) pour annoncer ses combats pour plus de justice sociale lors des prochaines discussions budgétaires. Demain, on rase gratis! On ne peut que le souhaiter beaucoup de courage et de force de persuasion…

3. Quand Bart De Wever prend la parole en fin de débat, le silence se fait. On entend les mouches voler sur les bancs de la majorité, tétanisée. Absolument impressionnant et symptomatique que la NVA est la gangrène de ce gouvernement, comme de notre pays.
L’objectif du partenaire de cartel du CD&V est de ramener systématiquement les questions communautaires au centre du jeu, là où, après neuf mois d’immobilisme, toute l’attention politique devrait se mobiliser sur les questions environnementales et sociales. Ce samedi, Bart a montré combien il tenait toute la majorité pentapartite en otage avec son nouvel ultimatum dont l’échéance est fixé au 15 juillet.
Sans une réforme de l’état substantielle, que les francophones ne sont pas prêts de lui accorder à l’aveugle, Bart fera sauter le cartel (et le gouvernement ?) avant la Fête Nationale.
Des moments encore bien sombres en perspective ! ECOLO, avec ses collègues de Groen !, continuera pendant ce temps à construire d’autres possibles, un fédéralisme moderne et ouvert, où la solidarité interpersonnelle et l’efficacité des politiques publiques prennent le dessus !

4. Moment de respiration dans cette journée bien chargée, le « chat » que nous avons organisé en marge de la séance. Très chouette moment partagé avec une cinquantaine d’internautes, dont beaucoup avec suivi, via internet, les débats du matin.
Et posaient des questions pertinentes, qui sur le positionnement d’ECOLO, qui sur les réactions des uns et des autres, qui sur la politique climatique qui pourra être menée par la Belgique dans le futur. Un petit compte-rendu vidéo de cette activité sympa est disponible sur youtube. Tandis que ceux qui préfèrent la lecture peuvent se rendre sur le site d’ECOLO pour lire les meilleurs passages de deux heures de discussion par clavier interposé. De toute évidence, cette deuxième expérience ne sera pas la dernière…

2 commentaires:

Mateusz a dit…

Ce billet a été repris dans la revue de presse des blogs du Politique Show.

Bien à vous.

Anonyme a dit…

Très bien le petit clip concernant le chat de samedi passé. Cela me rappelle, il y a quelques années, lorsque Thierry était ministre en région wallonne, ma participation par webcam à une conférence de presse concernant l'utilisation d'Internet: http://www.viaweb.be/visio.php?visio=1&ticket=

Peut-être, grâce à Internet, une nouvelle manière de faire de la politique.
En tout cas, nous sommes pionniers, une fois de plus.

Je ne sais plus dans quel pays de l'Est, en Lettonie je crois mais je n'en suis pas certain, il est même possible d'interpeller, en direct, directement sur leur ordinateur, les ministres durant le conseil des ministres. C'est de la démocratie directe !
À bientôt

Et bonjour à tous...
Vincent