10/10/07

Mardi 9 octobre 2007 : Politique d’asile orange-bleue – Ce matin en me réveillant, j’ai cru que j’avais fait un mauvais rêve…

Le flash info de 6h00 annonçait la nouvelle. A la veille de la rentrée parlementaire (ça tombait bien…), l’orange bleue avait conclu son premier accord. Et quel accord, un accord sur la politique d’asile ! Et tous étaient contents, de Milquet à Dewael, en passant par De Wever et Reynders. Quelle équipe !

En l’attente des textes et des faits, au-delà de la communication politique de la nuit, l’analyse est évidente. On est bien loin de la régularisation des sans papiers obtenue par ECOLO sous l'arc-en-ciel. On est bien loin d’une politique humaniste d’accueil des demandeurs d’asile. On reste dans une politique répressive, à laquelle on ajoute une dimension utilitariste.

Ainsi donc, les familles avec enfants seront enfermées dans des centres indépendants, à l’écart des autres sans-papiers. Mais ils resteront enfermés, donc, contre tous les engagements électoraux et toutes les conventions internationales (dont celle des Droits de l’Enfant) auxquelles la Belgique adhère.

Ainsi donc, on pourra toujours obtenir un permis de séjour si on est un travailleur ou une travailleuse d’une fonction en pénurie. Pas selon des critères humanitaires donc, mais en fonction de son utilité, en donnant la priorité aux « bons » européens, quitte à piller les ressources intellectuelles des pays en développement, quitte à laisser les femmes (qui, dans ces pays, ont souvent plus difficilement accès à l’éducation et à la formation) sur le côté, quitte à mieux justifier ainsi les renoncements de nos propres politiques d’éducation ou de formation.

Ainsi donc et malgré les engagements du cdH dans la campagne électorale, on continuera de régulariser au cas par cas, selon le bon vouloir du Ministre de l’Intérieur (plutôt que d’une commission indépendante), sur la base de critères fixés par une circulaire (plutôt que dans une Loi), dans le cadre d’une procédure plus courte (ce qui peut être positif, pour autant qu’elle ce ne soit pas expéditive).

Et il faudrait applaudir ? Penser que ça va régler la situation de ses femmes, de ses hommes et de ses enfants qui attendent, après avoir fui un enfer économique, politique ou social, dans des centres (ouvertes ou fermés) ou dans la clandestinité, de savoir ce qu’ils vont devenir ?

Ce premier accord obtenu après de si longues négociations n’augure décidément de rien de bon pour la législature orange-bleue qui se prépare.

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