8/10/07

Samedi 6 octobre : Chaque geste est utile pour instaurer la démocratie en Birmanie* ou l’effet papillon…

Après Bruxelles, la semaine passée, Namur, mardi midi, nous étions à nouveau plusieurs centaines (dont mes collègues Isabelle Durant, Josy Dubié, Muriel Gerkens et Thérèse Snoy) réunis à la Place de Liberté à Bruxelles pour crier notre soutien à la marche du peuple birman vers la démocratie.

Cette fois, la parole a été donnée à des représentants de la société civile, plutôt qu’aux politiques qui avaient tenu le crachoir samedi passé. C’est ainsi qu’on a entendu l’engagement pour la démocratie de chanteurs et de comédiens (notamment lire, en version française et néérlandais, le poème Liberté de Paul Eluard et des textes d’Aung San Suu Kyi). Et puis aussi des acteurs de la société civile : des représentants des universités, des syndicalistes (relayant l’appel des travailleurs de Total pour que leur entreprise remette en cause ses investissements en Birmanie, ce qui n’est évidemment pas anodin), des militants des droits de l’homme et les organisateurs de la manifestation: Action Birmanie.

Comme une manifestation d’anciens combattants passait par là (la place de la Liberté est toute proche de la colonne du Congrès), un des leurs s’est joint à notre manifestation, expliquant la convergence des combats d’hier et d’aujourd’hui pour le respect des droits humains fondamentaux). Un moment aussi sympa qu’improvisé.

Il s’agit à présent de maintenir la pression et de s’organiser dans la durée pour obtenir des résultats concrets sur le terrain. Les mesures de boycott des entreprises (banques et entreprises pétrolières, complices impunies de la Junte, notamment) qui font des affaires avec la Birmanie, apparaissent comme la façon la plus immédiate et la plus efficace d’y travailler. Elles ont été relayées par ECOLO à différents niveaux, par exemple au Parlement fédéral, par ma collègue Muriel Gerkens qui réclame depuis des années l’introduction de clauses éthiques dans les cahiers des charges des marchés publics. Malgré les discours rassurants des partis traditionnels sur leur engagement pour la démocratie, il faut bien dire qu’ils apparaissent très frileux quand il s’agit de passer à l’acte. À la ville de Liège ou à la province de Luxembourg, par exemple, les demandes écologistes ont suscité plus de sarcasmes que d’enthousiasme. Comme quoi, au-delà de notre choix personnel d’éviter les pompes de Total et Fina (prenons le train, en plus, c'est sympa !), il y a encore pas mal de chemin à parcourir pour faire évoluer les consciences et les actes concrets !

C’est l’effet papillon, un petit geste ici qui peut contribuer à la révolution là-bas !

* Comme le fait Amnesty sur ses autocollants et sur les calicots que nous portions lors de la manifestation, on utilise parfois le vocable « Myamar » à la place de « Birmanie ». Il s’agit d’un usage à déconseiller, particulièrement dans le contexte politique actuel, dès lors que le concept « Myamar » a été imposé par la junte au pouvoir. L'opposition démocratique préfère employer, en français, le nom de Birmanie faisant référence à l'ancien nom du pays et à l'ethnie majoritaire, les Birmans.

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